Une brune pour l'espion by Alain Yaouanc

Une brune pour l'espion by Alain Yaouanc

Auteur:Alain Yaouanc [Yaouanc, Alain]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage, Littérature française
Éditeur: Fleuve Noir Espionnage
Publié: 1966-01-31T22:00:00+00:00


CHAPITRE VII

Il se trouvait maintenant seul, plongé dans les ténèbres.

On l’avait sans doute transporté sur ce divan. Du sang coulait de son nez et de ses oreilles mais il ne s’agissait que d’un simple traumatisme. Il se leva, réprima une grimace de douleur et tâtonna, évitant d’allumer la lampe de chevet. Il valait mieux qu’on le croie encore évanoui. Dans le corridor s’entendaient plusieurs voix, celles de Wilson et de Geroë. Tous deux devaient être furieux de la mort de Lewis, même si celle-ci avait été accidentelle.

Il essuya son visage ensanglanté. Ses lames de rasoir s’éparpillèrent sur le sol de la salle de bains ; le contact glacé des robinets nickelés le fit frémir. Réflexe purement nerveux, il se trouvait encore sous l’emprise du choc. Tuméfié, la tête vibrante, le corps tout entier marqué de coups, il fit couler l’eau chaude, se dépouilla de ses vêtements et prit un bain.

Sa montre marquait minuit. Il n’avait aucun sommeil. Il se reposa toutefois un peu, le temps, de reprendre son calme, fit quelques exercices respiratoires qu’il exécuta très lentement, puis ceignit un kimono de soie noire et se disposa à quitter l’appartement. Il prêta l’oreille : les voix s’étaient tues, il n’entendait plus rien à présent. À chaque étage, un silence de plomb pesait comme une chape funèbre.

Il ouvrit la porte de l’appartement, bourra la gâche de la Serrure, de papier, fourrant un morceau de mica dans sa poche. Après quoi, il se faufila dans le couloir.

Le chauffage central desséchait l’air, il se sentait presque fiévreux, les pas lui étaient toutefois moins pénibles et il avait retrouvé tout son calme. Quand il colla l’oreille à la porte de l’appartement voisin, il entendit un ronflement sonore : un garde qui avait sans doute mission, en temps ordinaire, de le surveiller. Mais tout le monde devait le juger endormi.

L’étage ne renfermait rien d’intéressant. Il grimpa en direction des combles, trouva une porte blindée qu’il ne put ouvrir. Sans doute cachait-elle une installation-radio. Force lui fut de redescendre. Au deuxième étage, un rai de lumière étincelait sous une porte. Il ouvrit le battant et s’arrêta devant le spectacle qui s’offrait à lui.

Lewis avait été allongé sur une table de ping-pong. Plus aucun souffle de vie n’animait son corps inerte, aux yeux clos. Sa chemise avait été ouverte. Régis se pencha : un numéro était tatoué sur sa poitrine, à hauteur du cœur, un 5 bleuâtre.

Le même tatouage avait été trouvé sur le corps de Briant, un 6 à demi effacé que le Français avait dû se faire tatouer autrefois. Ainsi, il s’agissait d’une bande d’espions et de déserteurs internationaux qui, s’ils le soupçonnaient, frapperaient sans pitié.

Il remonta et une idée soudaine le fit tressaillir. Le chiffre vu au dîner, alors que Van Otterloo étendait le bras pour saisir sa tasse de café, chiffre presque caché par sa montre au large bracelet en or gris, était un 2 bleuâtre, à demi effacé. Si l’on admettait que l’Organisation rassemblait plusieurs agents, qui donc était le mystérieux numéro



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