Un Van Gogh au poulailler et autres incroyables av by Maureen Marozeau

Un Van Gogh au poulailler et autres incroyables av by Maureen Marozeau

Auteur:Maureen Marozeau [Marozeau, Maureen]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Comment le portrait du jeune docteur Rey par Van Gogh se retrouva-t-il une dizaine d’années durant dans un poulailler? La statue de Néfertiti serait-elle un faux ? Qui se souvient qu’un tableau de Goya fit l’objet d’un chantage à la redevance télé ? Pourquoi Courbet a-t-il peint L’Origine du monde ? Comment Guernica est-il enfin arrivé en Espagne ? Que faire d’une statue du jeune Louis XIV, que le Roi-Soleil ne veut surtout plus voir ? Qui a enlevé La Joconde en 1913 pour la garder secrètement pendant deux ans? Comment le cardinal Scipion Borghèse vola-t-il un Raphaël avec la bénédiction du Pape ? Pourquoi Hitler était-il si obsédé par L’Astronome de Vermeer ? Les douze œuvres d’art ici rassemblées ont toutes un parcours exceptionnel. Nés du hasard, de la douleur ou de la volonté de commanditaires farfelus, puis déplacés, volés, oubliés ou pillés, ces tableaux et ces statues n’ont pas fini de nous éclairer sur la folle histoire des hommes. D’une plume alerte, Maureen Marozeau entraîne le lecteur dans les coulisses de ces véritables faits divers de l’art, dont elle ressuscite les acteurs, et décrypte les enjeux. Anecdotes et sources à l’appui, elle nous entraîne avec bonheur dans d’incroyables aventures.
Éditeur: Philippe Rey
Publié: 2014-05-15T04:00:00+00:00


Folie des grandeurs

Rien n’arrête la folie furieuse. Sur la liste de ses ambitions fantasmatiques, Adolf Hitler est décidé à faire de Linz, en Autriche, la capitale culturelle de l’Europe. Sur les indications très précises du Führer, l’architecte en chef du parti nazi Alber Speer dessine les plans d’un vaste complexe culturel dans le style totalitaire du Troisième Reich. Un opéra, un théâtre monumental, une salle de concert symphonique, un cinéma ou encore un hôtel Adolf Hitler sont disséminés de part et d’autre de larges avenues arborées, de parcs et de sentiers bucoliques. Pierres angulaires du projet, un mausolée dans lequel reposerait la dépouille du dictateur, mais aussi et surtout son musée, le Führermuseum, qui devait accueillir le fin du fin des collections européennes de peinture et de sculpture. Hitler, artiste médiocre recalé par deux fois de l’École des beaux-arts de Vienne, cultivait la haine des peintres de jeune garde qui avaient la faveur des professeurs. Partisan d’un classicisme tantôt héroïque, tantôt rassurant, le dictateur avait lancé une chasse aux sorcières contre l’art contemporain qui s’était soldée, en 1937 à Munich par l’exposition tristement célèbre d’Entartete Kunst, ou « art dégénéré ». Près de sept cents œuvres d’artistes allemands et étrangers, représentatifs de la modernité du début du siècle (Egon Schiele, Emil Nolde, Paul Klee, Pablo Picasso…), y étaient présentées aux côtés d’œuvres exécutées par des aliénés – le rapprochement était bien entendu voulu. Deux millions de personnes se pressent à l’exposition interdite aux mineurs, où le public est alors invité à s’indigner et se gausser devant les œuvres confisquées aux musées allemands. En contrepoint de ce concentré d’art propre à corrompre les foules, Hitler comptait rassembler dans son propre musée à Linz la crème des artistes répondant aux exigences de grandeur et de moralité du Troisième Reich. Pour alimenter les collections de son Führermuseum, Hitler avait nommé dès 1939 le directeur de la Gemäldegalerie Alte Meister (Galerie des tableaux des maîtres anciens) de Dresde à la tête d’une commission spéciale. Constitué d’historiens de l’art, ce comité était chargé de répertorier dans les musées de toute l’Europe les œuvres jugées dignes de l’intérêt du Führer et donc de figurer dans son musée. Près de huit mille tableaux devaient, in fine, orner les murs de l’édifice monumental.

En France, le directeur des Musées nationaux Jacques Jaujard n’a pas attendu l’Occupation pour prendre les devants. Dès le début des hostilités, il entreprend d’évacuer les collections d’œuvres d’art du pays pour les mettre en lieu sûr – au château de Chambord d’abord, d’où les œuvres sont redistribuées dans différents châteaux et abbayes du centre et de l’ouest de la France. Le Louvre s’était transformé en vaste chantier d’emballage et, trente-sept convois de huit camions plus tard, la Grande Galerie était devenue un cimetière de cadres abandonnés. Bien conscient que les trésors des Musées nationaux s’étaient fait la belle, le commandement nazi prit son mal en patience. Une semaine à peine après le début de l’Occupation fin juin 1940, le Führer ordonne la mise en sûreté



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