Un si grand amour by Steel Danielle

Un si grand amour by Steel Danielle

Auteur:Steel, Danielle [Steel, Danielle]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-01-04T15:24:45+00:00


Chapitre 17

Philip revint à San Francisco le 14 juin 1914. Alors que le train entrait en gare, il se pencha à la fenêtre et, l’instant suivant, son cœur faillit éclater. Ils étaient tous là, reconnaissables de loin parmi la foule bigarrée, dans l’éclatante lumière estivale, Edwina, Georges, Alexia, Fannie et Teddy, agitant les bras comme des fous. Neuf mois s’étaient écoulés depuis son départ à Harvard, avec la lenteur d’un siècle.

Il fut le premier à sauter sur le quai, quand l’interminable succession de wagons s’immobilisa. Ses bras se refermèrent aussitôt autour d’une Edwina souriante, aux yeux humides. Georges poussa un « hourra » enthousiaste, et les petits se mirent à sautiller, tout excités. Seule Alexia ne semblait pas participer à la joie générale. Elle se tenait à l’écart, fixant sur son grand frère un regard fasciné, presque incrédule. Comme si le fait que Philip fût enfin là, en chair et en os, tînt du miracle. Durant ces longs mois d’absence, malgré les promesses d’Edwina, la petite fille avait vécu dans le doute. Et voilà que maintenant son vœu le plus cher venait d’être exaucé. On pouvait donc partir et revenir… Le retour de Philip avait rompu la malédiction qui pesait sur la famille depuis la nuit tragique du naufrage.

—Salut, ma petite chérie, dit-il en la serrant dans ses bras et en l’embrassant.

Alexia ferma les paupières, les traits illuminés d’un sourire rayonnant, la poitrine gonflée d’une joie sans mélange. Ses anciennes frayeurs s’apaisèrent d’un seul coup… Philip était revenu… Il avait tenu sa promesse.

Georges ne tenait plus en place et quand finalement son grand frère s’avança vers lui, il fit mine de lui assener un direct droit au menton, avant de lui tirer les cheveux une bonne douzaine de fois.

Ses simagrées arrachèrent un rire tonitruant à l’arrivant.

Edwina se tamponna discrètement les yeux avec son mouchoir.

Philip avait regagné son compartiment et passait à travers la fenêtre ses bagages à Georges qui les alignait méthodiquement sur le quai. « Comme il a grandi », songea-t-elle machinalement, puis elle l’observa plus attentivement, à la dérobée. Le jeune écolier qu’elle avait accompagné à la gare près d’un an plus tôt avait cédé le pas à un étudiant aux épaules larges, aux gestes affirmés. Il avait dix-neuf ans mais paraissait plus âgé. « C’est un homme maintenant », se dit-elle et, de nouveau, elle eut envie de pleurer.

—À quoi penses-tu?

Sa voix, bien plus masculine qu’avant, la fit sursauter.

—Mais à toi, mon cher frère. Tu es devenu un grand beau jeune homme, le savais-tu?

Leurs regards s’accrochèrent un instant. Ils avaient les iris d’un même bleu et tous deux savaient combien ils ressemblaient à leur mère. Philip sourit.

—Compliment pour compliment, tu n’es pas mal non plus.

II omit d’ajouter qu’il ne s’était pas couché une seule nuit là-bas sans se sentir submergé par une vague de nostalgie. Pourtant, la vie d’étudiant ne manquait pas d’attraits. Avant son départ, Ben Jones lui avait dit quelque chose comme « les années d’études sont les plus belles de toutes, tu verras » et il avait eu parfaitement raison.



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