Un destin capricieux by Penny Jordan

Un destin capricieux by Penny Jordan

Auteur:Penny Jordan [Jordan, Penny]
Format: epub
Publié: 2010-06-30T20:38:52.712000+00:00


8

Tout en conduisant sur l’autoroute menant vers l’ouest, Maggie répétait mentalement sa leçon. Finn ne perdait rien pour attendre ! La nuit, censée porter conseil, n’avait en rien calmé sa colère. L’attitude paternaliste de Finn la mettait en rage. Qu’espérait-il, avec cette offre ridicule ? La voir à genoux devant lui, éperdue de reconnaissance ? Aucun risque, surtout après la condition insultante qu’il avait cru bon d’ajouter au contrat ! Comment pouvait-il imaginer qu’elle ait un amant, après ce qui s’était passé entre eux ? D’ailleurs, même si elle en avait un, ce n’était pas à Finn de lui dicter où et quand elle pouvait le recevoir !

Tout à sa fureur, elle ne vit pas défiler les kilomètres et ce furent les tiraillements de son estomac qui lui rappelèrent l’heure. La veille, elle était trop fatiguée et trop choquée pour diner. Quant à ce matin, la perspective de son entrevue avec Finn lui avait coupé l’appétit : elle s’était contentée d’une tasse de café. À présent, elle devait s’arrêter ; son organisme protestait vigoureusement !

Puisqu’il fallait s’arrêter, mieux valait le faire à Shrewsbury même plutôt que d’aller se perdre dans les villages avoisinants. Maggie quitta donc l’autoroute et gagna la ville médiévale, dominée par son imposante cathédrale gothique.

Le petit bar à vin où elle entra n’avait rien à envier à ses homologues londoniens. Même clientèle, jeune et sophistiquée, même décor moderne… Pour un peu, elle se serait crue dans la capitale. Elle commanda une assiette de fromages et de crudités au nom évocateur de « Déjeuner du laboureur ». Aux tables voisines, les conversations allaient bon train. Des jeunes gens, assis à côté, discutaient avec enthousiasme de leurs projets d’avenir. Un jeune homme en costume chic se félicitait d’avoir refusé un poste à Londres : en dépit des avantages financiers, cela l’aurait coupé de sa famille. Une famille qui comptait plus que tout pour lui…

Maggie sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale. Tanya n’avait-elle pas raison de prétendre, en souriant, qu’elle n’était plus dans le coup, qu’elle s’accrochait à des valeurs dépassées ? Le concept qui faisait fureur, à présent, c’était l’engagement. Le « moi » avait disparu au profit du « nous » ; l’essentiel était de partager temps, vie, sentiments. Et le plus drôle, avait ajouté Tanya, était que les hommes montraient encore plus de ferveur que les femmes pour ce nouveau concept !

L’amour, le mariage, les enfants, la famille, toutes ces valeurs que leur génération avait eu tant de mal à accepter, revenaient en force. Même si elles nécessitaient quelques adaptations, elles avaient leurs avantages. Qu’y avait-il de plus doux que d’être aimé ?

Décidément, où qu’elle aille, Maggie se trouvait cernée par les nouveaux comportements. Peu désireuse d’entendre d’autres conversations de ce genre, elle paya rapidement et sortit. Il ne lui faudrait qu’une heure pour se rendre au domaine de Moatland. Le discours bien senti qu’elle comptait servir à Finn ne prendrait pas longtemps, d’autant qu’elle n’avait pas l’intention d’attendre de réponse. Donc, selon ses prévisions, elle aurait regagné la capitale dans la soirée.



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