Un brillant avenir de Catherine Cusset (Fiche de lecture) by unknow

Auteur:unknow
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: lePetitLitteraire.fr
Publié: 2015-01-14T16:00:00+00:00

CLÉS DE LECTURE

LA FAMILLE, ENTRE SECRETS ET LIENS DE SANG

Le thème de la famille est central dans l’ensemble de l’œuvre de Catherine Cusset, et ce depuis son premier roman en 1990, La Blouse roumaine. Dans Un brillant avenir, l’auteure aborde l’histoire de la famille d’Elena, des ruptures aux réconciliations.

Dès le troisième chapitre (qui correspond au début chronologique de l’histoire), le lecteur découvre le lourd passé familial de l’héroïne : Elena a été adoptée par son oncle et sa tante et a dû fuir la Bessarabie avec eux. Ils exigent désormais qu’elle les appelle « papa et maman » (p. 31), ce qu’elle peinera à intégrer, tout comme elle éprouvera des difficultés à accepter son changement de patronyme.

La volonté de connaitre ses vrais géniteurs survient après une révélation inopinée et la suivra durant plusieurs moments clés de sa vie. En effet, alors qu’Elena est occupée à ajuster sa robe de mariée, la couturière lui apprend qu’elle serait issue d’un péché de jeunesse. Elle lui explique alors que sa « mère a[urait] caché sa faute en allant accoucher chez sa sœur à la campagne » (p. 218) et qu’elle aurait laissé son enfant là-bas. La femme que prenait alors la jeune fille pour sa mère biologique serait en réalité sa tante. Lorsque celle-ci décède, Iulia (sa probable vraie génitrice) serait venue rechercher sa fille sous le couvert d’une adoption. Mais Elena n’y croit pas, s’appuyant sur le fait que sa relation avec ses parents adoptifs ne pourrait se révéler celle d’une vraie famille liée par le sang : « Un homme qui n’a jamais eu un mot gentil ou un geste tendre pour elle ne pouvait être son vrai père. » (p. 219) Cette réflexion réapparait au moment de son accouchement : alors qu’Elena attend sa mère pour partir à l’hôpital, celle-ci tarde à arriver, car elle se prépare. Ce retard lui apparait comme significatif de leur non-filiation :

« Elle sut soudain, avec une clarté perçante, que Iulia Tiberescu n’était pas sa vraie mère. Cette femme n’avait pas mis de bébé au monde. Elle ne connaissait pas ce supplice. Ou elle n’aurait jamais fait attendre sa fille. » (p. 241)

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