Tue-moi encore by Rachel Abbott

Tue-moi encore by Rachel Abbott

Auteur:Rachel Abbott [Abbott, Rachel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/thriller/espionnage
ISBN: 9782714494177
Éditeur: BELFOND
Publié: 2021-04-01T07:39:39+00:00


38

Une vitre brisée laissait passer des courants d’air froids et humides, et Leo hurla jusqu’à en être enrouée, priant pour que quelqu’un l’entende. Elle ne pouvait pas atteindre la fenêtre : sa cheville était enchaînée à l’un des piliers métalliques verts qui soutenaient le plafond. Presque tous les tubes au néon qui éclairaient autrefois la salle avaient rendu l’âme ou disparu depuis longtemps, et le plancher avait été arraché à certains endroits. Les trous béants laissaient entrevoir un autre espace tout aussi immense à l’étage inférieur, désert lui aussi. Il n’y avait personne d’autre dans le bâtiment.

À en juger par la taille, la forme et le placement régulier des hautes fenêtres, elle se trouvait dans une ancienne usine. Il ne restait pas beaucoup de bâtisses abandonnées de ce genre à Manchester : la plupart avaient été reconverties en appartements. Elle savait qu’elle était toujours à Manchester parce que le trajet n’avait pas duré longtemps, et elle se trouvait à coup sûr à l’arrière du bâtiment : personne ne l’entendait crier, et elle n’entendait rien non plus. Le silence était oppressant même de jour. Les nuits étaient un véritable enfer, et ses blessures lui faisaient mal.

Qu’elle avait été stupide ! Elle se rappelait à quel point elle s’était sentie malheureuse, derrière sa fenêtre striée de pluie. Quand on avait sonné, elle avait été si certaine que ce serait Julian, venu lui pardonner sa bêtise. Elle avait ouvert sans même vérifier le judas. Le bouquet de fleurs était tellement énorme qu’elle ne distinguait pas le visage du livreur, et elle avait été abasourdie par la générosité de Julian – d’autant plus que leur dispute de la veille était entièrement sa faute à elle.

Le livreur avait marmonné qu’il devait déposer les fleurs quelque part chez elle, et elle l’avait laissé entrer. C’est alors qu’elle avait aperçu un autre homme derrière lui. Et les masques, ces horribles masques en plastique aux sourires fixes.

On l’avait poussée en arrière. Elle ne savait pas qu’il y avait une chaise derrière elle, et, l’espace d’un instant, elle s’était sentie comme dans l’un de ces rêves où l’on tombe sans fin. Puis, comme on se réveille en sursaut, elle avait atterri sur la chaise, avec une forte envie de vomir.

Après l’avoir attachée et bâillonnée, l’un des hommes était reparti. Elle avait aperçu son visage dans le miroir – une fraction de seconde, mais c’était suffisant. Elle saurait le reconnaître n’importe où, à présent.

L’attente avait commencé.

— Ne bouge pas et ferme-la. On partira quand tes voisins dormiront.

Elle avait gémi, et l’homme lui avait donné un coup dans le ventre.

— Ce serait dommage d’abîmer ce joli visage, avait-il murmuré à son oreille.

Il avait la peau douce, soigneusement rasée. Rien chez lui ne faisait penser à un voyou, et il sentait légèrement l’ail, comme s’il sortait d’un bon repas. Mais aucune odeur de cigarette ou de bière.

Leo avait tenté de garder son calme. Elle détestait montrer sa faiblesse. Le coup de poing n’était rien – elle avait subi bien pire quand elle était enfant, même si ça remontait à loin, maintenant.



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