Trois contes de Noël axonais by Yannick A. R. FRADIN

Trois contes de Noël axonais by Yannick A. R. FRADIN

Auteur:Yannick A. R. FRADIN
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9780000000000
Éditeur: Bookelis
Publié: 2014-03-15T00:00:00+00:00


Note aux lecteurs

Cette courte nouvelle m’a été inspirée par le panneau ci-dessous, que vous pouvez voir dans le sens de la montée de la Rampe d’Ardon, à Laon :

Le dernier lutin de Coucy-le-Château

(texte inédit écrit à l’occasion du marché de Noël organisé par l’école « La Providence » de Laon en décembre 2017)

Blason fascé de vair et de gueules de six pièces

Coucy-le-Château-Auffrique, le soir du réveillon de Noël…

Amargein (« chant » et « oiseau » en celte) était fatigué. Chaque nuit depuis le premier du mois, le petit lutin avait passé de longues heures à se rendre le plus discrètement possible dans les foyers qui entouraient l’ancien château de Coucy, pour cacher des surprises dans le calendrier de l’avent des enfants.

Plutôt doué de ses mains, Amargein les fabriquait lui-même : petites toupies en bois, figurines de chevaliers, bagues en os, billes en argile... Il y en avait pour tous les goûts et tous les âges, garçons et filles.

Le plus grand plaisir du lutin, une fois sa tournée achevée, était de regarder les heureux bénéficiaires des fruits de son labeur passer des heures à jouer et à se montrer ou s’échanger les surprises du jour. Ensuite, il allait se coucher et ne se levait que pour entamer la tournée suivante.

Plus de deux-cents enfants, à raison d’un jouet chacun vingt-quatre nuits d’affilée, pour patienter avant le jour tant attendu, celui où ils pourraient enfin déballer le jouet qu’ils espéraient plus que tout autre ; ça en faisait des surprises à confectionner !

Bien à l’abri sous les ruines du Château de Coucy, où il avait installé son atelier, Amargein passait la plus grande partie de l’année à fabriquer mille et un cadeaux pour réchauffer le cœur et réjouir l’esprit des tout-petits.

Certes, il avait dû déménager plusieurs fois, son logis actuel faisait pâle figure en comparaison de celui dont il disposait à ses débuts, mais cela lui suffisait pour accomplir son devoir. L’essentiel était qu’il fût en sécurité, à l’abri des regards et des oreilles. Le reste avait peu d’importance.

Amargein s’était établi au début du Xè siècle, dans les années 920, alors que l’archevêque Hervé de Reims avait fait construire le premier château. Le petit lutin gardait un registre très précis depuis cette date, dans lequel il consignait soigneusement tout ce qui lui arrivait. Son étagère était pleine de ses livres de notes et il devrait bientôt songer à en fabriquer une nouvelle pour accueillir les suivants.

Cet hiver pourtant, il était tombé malade. Avait-il pris froid ? Son âge avancé commençait-il à lui jouer de mauvais tours ? Le verre de lait et les petits biscuits qu’il avait grignotés la veille au soir lui étaient-ils restés sur l’estomac ? Amargein n’en savait rien. Tout ce dont il se souvenait, c’était de s’être effondré sur le pas de sa porte, une douleur fulgurante lui traversant le dos, alors qu’il rentrait de sa dernière tournée.

Une main douce tenait la sienne. Une autre, légère et réconfortante, était posée sur son ventre et diffusait sa chaleur avec une bienveillance muette.



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