Transition énergétique by Bertrand Cassoret

Transition énergétique by Bertrand Cassoret

Auteur:Bertrand Cassoret [Cassoret, Bertrand]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: De Boeck Supérieur
Publié: 2020-02-15T00:00:00+00:00


Chapitre 6

Ressources énergétiques

Ressources fossiles

Je le répète : plus de 80 % de l’énergie mondiale consommée est d’origine fossile, c’est-à-dire issue d’un stock qui ne se renouvelle pas, alors que les besoins vont en augmentant. Il faut chaque année avoir plus d’énergie à disposition, c’est-à-dire chaque année extraire plus de pétrole ou de gaz que l’année d’avant. Il est évident que cette fuite en avant ne se poursuivra pas indéfiniment. On peut toujours penser que nous n’en manquerons pas avant longtemps, mais il est clair que cela arrivera.

Une mauvaise question consiste à se demander en quelle année nous n’en aurons plus. En effet, cette question suppose que la production s’arrêtera d’un seul coup. La réalité sera probablement bien plus complexe, au gré de l’évolution des techniques, de la découverte de nouveaux gisements plus ou moins difficiles à exploiter, des variations des prix et des crises économiques. Le plus probable est que la production passera par un maximum, pourra stagner, avant de décliner. Le passage par le maximum fait l’objet de nombreuses théories et débats. Le géophysicien Marion King Hubbert ayant le premier, dans les années 1940, suggéré une courbe en forme de cloche avec un pic de consommation, on parle de « pic de Hubbert ».

• Concernant le pétrole, certains estiment que le pic est déjà passé ou en train de passer ; d’autres plus optimistes ne le voient que dans quelques décennies, en particulier grâce au pétrole de schiste et à la fracturation hydraulique (des techniques controversées). En tout cas, quasiment personne ne prétend que le pétrole sera encore abondant à la fin de ce siècle. Ce qui est clair, c’est que le pic du pétrole conventionnel est passé. La production se maintient grâce aux pétroles non conventionnels comme les sables et schistes bitumineux ou les huiles extra-lourdes. Le pic des découvertes est aussi passé : on découvre chaque année moins de pétrole qu’on en consomme. Même les firmes pétrolières ne remettent pas en cause la proximité des problèmes d’approvisionnement. Michel Mallet, Directeur de Total Allemagne déclarait en 2009 : « dans l’avenir, nous devrons investir davantage simplement pour maintenir la production actuelle. ». Christophe de Margerie, PDG de Total, affirmait dans le journal Le Monde en 2013 qu’en raison de nos capacités limitées à transformer les ressources pétrolières, « le niveau de production de pétrole devrait donc commencer à plafonner vers 2020-2025 ». Le PDG de Shell, Peter Voser, déclarait en 2011 : « La production des champs existants décline de 5 % par an à mesure que les réserves s’épuisent, si bien qu’il faudrait que le monde ajoute l’équivalent de quatre Arabie Saoudite ou de dix mers du Nord dans les dix prochaines années rien que pour maintenir l’offre à son niveau actuel, avant même un quelconque accroissement de la demande. ». Dans le même style : Patrick Pouyanné, PDG de Total, dans le journal Le Monde en 2018 « après 2020, on risque de manquer de pétrole » et en 2019 dans le Journal du Dimanche «



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.