Traité du Fouet et de Ses Effets Sur le Physique de L'amour by Doppet François Amédée;

Traité du Fouet et de Ses Effets Sur le Physique de L'amour by Doppet François Amédée;

Auteur:Doppet, François Amédée;
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Grands Classiques
Publié: 2018-02-07T16:00:00+00:00


4

De la nécessité de changer les peines qu’on inflige à l’enfance et à la jeunesse

Nous avons vu dans les chapitres précédents que les flagellations faites sur le dos produisent des effets non équivoques sur le physique de l’amour. La découverte de cette vérité nous a conduit à faire observer que les célibataires cloîtrés devraient bannir de leur règle le fouet et la discipline ; elle nous conduira à déduire, du même principe, des conséquences qui ne seront pas moins justes.

Pourquoi le fouet est-il toujours le châtiment qu’on inflige aux enfants ?… Cette peine peut-elle influer en mal sur leur éducation physique et morale ?… Voilà les points que je me propose d’éclaircir dans cette partie de mon ouvrage. Cet examen est plus intéressant qu’on ne pense.

L’éducation physique et morale des enfants intéresse sans doute le gouvernement : cependant voit-on qu’il s’en occupe ! On en laisse tout le soin à des parents qui, en général, s’en déchargent sur des nourrices, des valets, des pédants, des sots, des crapuleux, etc.

Quand on ne devrait prêcher le bien aux enfants que par le bon exemple, on ne le fait que par de grossières paroles, des menaces et la correction. Qu’est-ce que cette correction ? C’est le fouet. Les mères ne connaissent que ce remède à un verre ou une bouteille cassés ; les précepteurs n’en emploient point d’autre pour donner du goût pour le latin, cette langue qui, grâces au ciel, sera bientôt oubliée et qui fait depuis tant de temps le désespoir des écoles.

Que résulte-t-il de l’emploi du fouet ? On y habitue de petits mauvais sujets qui s’en font même un jeu entre eux dans leurs moments de récréation ; ainsi qu’on l’a vu dans les citations de Jean Pic de la Mirandole et de Cœlius Rhodiginus (chap. 2 de cet ouvrage).

Il ne manquerait certainement pas d’autres manières de punir des enfants oisifs ou vicieux : car J. J… a écrit cinq ou six volumes sur l’éducation sans fouetter son élève une seule fois : aussi son ouvrage n’a-t-il pas remporté le prix et les éducations se font toujours aussi mal que jadis.

Je suppose qu’il fut nécessaire, dans certains cas, d’infliger aux enfants des peines corporelles ; devrait-on frapper le coupable sur le dos ? On nous apprend, pendant les cinq ou six premières années que nous vivons, à cacher notre derrière et les parties honteuses ; au bout de ce temps vient un régent qui nous force à déboutonner nos culottes, à les abattre, à trousser la chemise, à tout montrer, pour recevoir les étrivières en pleine classe. Ces parties ne seraient-elles plus honteuses quand c’est un cuistre qui les regarde et qui les touche ?

S’il arrivait au moins que ce châtiment fût distribué avec justice ; mais le célibataire qui punit n’est-il pas souvent de la compagnie de la manchette ? Et ne choisit-il pas pour l’opération le derrière qui le flattera le plus ? J’ai observé pendant tout mon cours de collège que les écoliers maigres et laids n’étaient jamais fustigés.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.