Touchez pas au grisbi by Simonin Albert

Touchez pas au grisbi by Simonin Albert

Auteur:Simonin, Albert [Simonin, Albert]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 1953-02-03T23:00:00+00:00


— Mieux aurait valu le laisser là-bas, a remarqué tout à coup Marco… Les poulets le trouvaient en même temps que Josy, et les espingos l’avaient sur le râble.

— T’as raison, sans doute, j’ai dit, mais d’un autre point de vue, il aurait pas aimé ça, Riton, canner à Cusco, dans les mains des condés… Tu me diras qu’il s’est rendu compte de rien ! Mais y avait encore le risque qu’ils essaient de le ranimer. Même s’il n’avait dû reprendre conscience que quelques minutes, mieux vaut lui avoir épargné cette peine.

Nous étions dans la salle à manger. Dans l’antichambre, le va-et-vient ne cessait plus. Marinette venait de nous quitter, pouvant pas laisser plus longtemps Nana recevoir seule la clientèle. Quand le Gros l’avait affranchie, au lieu de renauder comme beaucoup l’auraient fait, de mettre en avant tous les risques qu’il nous faisait encore courir, même refroidi, le Riton, elle avait juste fait un signe de croix, qu’était assez inattendu de sa part et, sur sa grosse bouille, laissé quelques larmes lourdes labourer son maquillage épais.

Marco s’est tiré chercher les canards du soir. Nous sommes restés longtemps sans en casser une, puis, le Gros a soupiré, très fort. Le connaissant bien, je le sentais gêné, mais drôlement démangé de l’envie de l’ouvrir. Il s’est déboutonné d’un coup :

— Max, je suis d’avis de jamais m’occuper des affaires des autres, et t’es majeur depuis un bail… Mais quand même, à deux, des fois, on peut mieux gamberger… Depuis que cette salade avec Riton a commencé, je dois t’avouer rien y comprendre. Quand l’empafé d’Angelo lui a levé sa marmite et essayé de le faire tomber, j’ai pas approuvé le procédé, mais de nos jours on voit de si drôles de choses, ça paraissait logique ! C’que je comprends pas, c’est l’entrée des caracos dans le cirque ! Et pourquoi ils l’ont mis en l’air de cette façon ? Tu peux me dire ?

Mouillé jusqu’au trognon avec noszigues, le Gros avait droit à la vérité. Je l’ai affranchi à zéro.

Il perdait pas le nord. Aussi sec, il m’a fait :

— T’hérites de vingt-cinq briques, ma vache, dans ce coup idiot !

— Tu veux dire que j’en représente cinquante maintenant, à moi seul, et que si les espingos réussissaient à m’agrafer, j’serais pas à la noce… Et puis, j’ai pas l’intention de me goinfrer de la part de Riton. Annette, sa frangine, a droit à quelque chose sans que ce soit forcément le fade !

— Tout ça, mec, c’est tes affaires. Si je t’ai demandé de m’en parler, c’était uniquement pour être fixé… Va falloir lui faire un sort maintenant, au pauvre Riton. Qu’est-ce que tu crois ?

— Vaudrait mieux voir ce que disent les canards, avant de décider.

Nos frimes avaient disparu des premières pages, remplacées par les photos du ferrailleur, de sa gonzesse et de leur crèche.

Au baratin des journalistes, on sentait que les bourres, discrets, les avaient pas comblés de détails. Ils devaient se trouver sous pression, mes petits amis, mais pas beaucoup plus avancés pour avoir retrouvé Josy.



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