Toni 11,6 by Géraud-Arfi

Toni 11,6 by Géraud-Arfi

Auteur:Géraud-Arfi
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stock


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11 605 000

Il est 10 heures ce jeudi matin lorsque Philippe Ferrero et Didier Matrundola sortent du sas sécurisé de Transval. Le fourgon n’est plus là. Les deux convoyeurs regardent autour d’eux. Ils ont en main le sac de fonds qu’ils viennent de récupérer. Ils sont seuls. Face à un emplacement de parking vide. Il leur faut quelques secondes avant d’avoir le réflexe de retourner dans le sas. Ils tentent de joindre Musulin. Le téléphone de service, qui fonctionnait encore quelques minutes plus tôt, est sur boîte vocale. Le talkie-walkie est muet. Les deux convoyeurs hésitent entre incrédulité et panique. Avant de pencher pour une hypothèse plus originale. Toni, pensent-ils, est peut-être rentré au centre pour cause de problèmes intestinaux. Ils ont en mémoire cette histoire de gastro. Lorsque Didier Matrundola appelle le centre depuis le sas de Transval, il demande donc d’abord simplement si, par hasard, Musulin ne serait pas rentré pour aller aux toilettes. À l’autre bout du fil, la réponse négative et atterrée du responsable transport, Christophe Baujault balaie la piste gastrique à laquelle les deux collègues de Musulin tentaient vaguement de se raccrocher pour éviter de penser au pire. Didier Matrundola expose donc les faits à son supérieur dans leur tragique réalité pour Loomis. Musulin et le fourgon se sont volatilisés. Ils ignorent totalement ce qui a pu se passer. Et sont présentement coincés dans un sas avec un sac de billets en mains. À pied. Mais avec armes. Depuis l’agence, Christophe Baujault, essaie de géolocaliser le fourgon. Le GPS est hors service. Il ne l’avait pas remarqué jusque-là. Il prévient la police.

Chez Loomis, les convoyeurs se passent le mot. Patrice Jullien, un des collègues de Musulin se souvient juste de cette phrase, qui passe d’un salarié à l’autre : « Toni a disparu avec un camion de la Banque de France. » Personne n’imagine alors que leur collègue puisse être parti seul avec son chargement. Il a fait le coup avec des complices. Non, il y a eu prise d’otage. « Prise d’otage familiale », précise Patrice Jullien. L’angoisse de tous les convoyeurs. C’est à cause de ces prises d’otage qu’ils cachent leur profession. Ils craignent que des braqueurs n’enlèvent un de leurs proches et le monnaient en échange du chargement du fourgon. La pratique existe. Mais Musulin n’a pas d’enfants, officiellement. Pas de compagne non plus d’après le peu qu’ils savent de lui. Musulin est une cible sans grand intérêt. L’hypothèse de la prise d’otage est donc peu probable. Au dépôt, chacun en convient vite.

Une demi-heure après la disparition de Musulin, deux gardiens de la paix et un adjoint de sécurité de police secours sont dépêchés 61, rue du Vivier, chez Transval. Leur central leur a signalé qu’un fourgon blindé « aurait été volé ». Sur place, deux convoyeurs de fonds décomposés les attendent. Didier Matrundola et Philippe Ferrero expliquent que tout s’est passé très vite. En moins de trois minutes, insistent-ils. Le temps d’entrer chez Transval récupérer un colis. Ils n’ont pas vu le fourgon partir.



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