Tocqueville by Benoît Jean-Louis

Tocqueville by Benoît Jean-Louis

Auteur:Benoît Jean-Louis [Jean-Louis, Benoît]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2013-04-07T22:00:00+00:00


La France doit absolument tenir son rang, faute de quoi son déclin est inéluctable. Mais si Tocqueville veut peser sur la politique française et que sa voix soit plus forte et plus audible, il doit se rapprocher de l’un ou l’autre des partis de gauche afin de combattre une politique extérieure de renoncement. Il ne peut songer à se rapprocher du parti de Thiers, les événements vont lui permettre de tenter de collaborer avec Barrot, le chef de la gauche dynastique.

Les élections de juillet 1842 voient le recul des candidats ministériels et le renforcement de la situation électorale de Tocqueville – malgré l’appui que Guizot a fait apporter à Le Marois556 et une campagne de presse violente, notamment de nombreux articles (non signés) de Granier de Cassagnac dans Le Globe. Comme en 1839, il a installé son état-major de campagne à l’hôtel du Louvre de Valognes ; le 17, il écrit à Marie pour lui raconter comment il a été ovationné à Saint-Vaast et à Barfleur et lui annoncer son arrivée le jeudi suivant. Sans doute pourra-t-elle l’accompagner jusqu’à Valognes et profiter de la situation pour « faire ses courses ».

Dans la semaine qui suit les élections, le duc d’Orléans, prince héritier, est tué dans un accident de voiture. Événement regrettable pour Tocqueville et ses amis politiques : le prince semblait disposé à conduire une politique plus ferme à l’extérieur et à engager des réformes sur le plan intérieur. Louis-Philippe va atteindre 70 ans et le prince héritier n’est âgé que de 5 ans, le pouvoir songe à prendre des dispositions législatives pour fixer les modalités d’une éventuelle régence. Il est décidé que la régence serait assurée non par la mère du roi, duchesse d’Orléans, mais par le duc de Nemours, second fils de Louis-Philippe. On veut donner à ce choix une allure un peu solennelle et montrer l’attachement quasi unanime de la classe politique à la couronne. Thiers, opposant au ministère, accepte de bon gré et réunit chez lui la gauche dynastique et le centre gauche ; Tocqueville, qui est présent, ne semble pas avoir fait valoir d’objection à la décision prise.

Le 18 août, il en va tout autrement que prévu. Lamartine monte à la tribune pour demander que la régence soit confiée à la duchesse d’Orléans alors qu’il refusera cette option lorsque Tocqueville la proposera lors des journées de février 1848557. Tocqueville qui devait être le second orateur est contraint d’attendre la réponse de Guizot avant d’intervenir. Il propose de surseoir à la loi telle qu’elle est prévue qui impose des dispositions qu’il reviendra à la Chambre de fixer le moment venu. Il suffit de stipuler que la régence reviendra aux oncles du prince héritier. L’intervention tombe à plat, la déception est grande et le constat sévère : « Je suis très triste. J’ai fait hier de nouveau l’expérience que je manque absolument du talent qui dans ce gouvernement est tout, du talent d’improviser », écrit-il à Marie le 19 au matin558.

La veille au soir cependant, il s’était livré à une manœuvre politique destinée à isoler Thiers.



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