Terreur en plein soleil by B.R. Bruss

Terreur en plein soleil by B.R. Bruss

Auteur:B.R. Bruss [Bruss, B.R.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1975-02-16T16:00:00+00:00


CHAPITRE II

Léon Surf croit à l’incroyable.

Le commissaire divisionnaire Pils était en train de lire un rapport.

Par les fenêtres de son bureau entrait à pleins flots la lumière d’un bel après-midi de juillet. De temps à autre, on entendait les sirènes des remorqueurs sur la Seine toute proche. Il faisait très chaud.

Pils resta un long moment absorbé par sa lecture. Puis il posa sur sa table les feuilles qu’il tenait à la main, et se livra à une courte méditation qui se termina par un haussement d’épaules.

À ce moment-là, on frappa à sa porte, et il arrêta son ventilateur.

— Entrez, fit-il d’une voix qui avait l’air brutale, mais qui n’était que bourrue.

L’inspecteur Léon Surf entra. Il semblait un peu congestionné et passablement agité. Il avait dans sa bouche une grosse pipe de bruyère. Mais il la fourra précipitamment dans sa poche, se rappelant que le commissaire, non seulement ne fumait pas, mais détestait l’odeur du tabac, surtout de la pipe. D’habitude, il y pensait toujours. Ne pas y avoir pensé était l’indice d’une grande tension d’esprit.

— Bonjour, Surf, dit le commissaire. Je viens de lire le rapport que vous m’avez adressé il y a une heure. Félicitez pour moi vos hommes. Ils ont fait du bon travail. Quoi de neuf ?

— Je viens d’arrêter le quatrième de la bande, celui qui était parvenu à s’échapper. Un nommé Germain Sinval. Je me doutais d’ailleurs que c’était lui…

— Et qu’est-ce qu’il raconte ?

— Rien. Il est mort…

Le commissaire sursauta :

— Mort ? Lui aussi ? Il vous a opposé de la résistance ? Et vous avez dû l’abattre ?

— Pas du tout. Nous l’avons cueilli à son bureau de la rue Lafayette, où il était retourné comme un imbécile. Il s’est laissé épingler avec la plus grande apathie.

— Bon. Et comment est-il mort ?

— Je l’avais pris dans la voiture avec moi. Il semblait terriblement abattu. Tout à coup, il a dit : « Je veux parler… Écoutez-moi… Écoutez-moi vite… » Mais quand je me suis penché vers lui, il avait tourné de l’œil. J’ai fait arrêter la voiture. J’ai essayé de le ranimer. Rien à faire. Il venait de passer l’arme à gauche…

— Apoplexie ?

— Je n’en sais rien.

— Avec cette chaleur, c’est ce qui me paraît le plus probable. Et celui qui est blessé, qu’est-ce qu’il devient ? Comment s’appelle-t-il, déjà ?

— Louis Brosse, un étudiant en médecine. Je suis passé à l’hôpital pour essayer de l’interroger. Mais il est dans le coma. Il paraît qu’avant de sombrer dans le cirage, il répétait sans arrêt : « Qu’on m’écoute ! Qu’on m’écoute… » Mais quand on se penchait vers lui pour lui demander ce qu’il voulait dire, il ne semblait pas entendre et répétait : « Qu’on m’écoute ! Qu’on m’écoute ! » Comme une mécanique…

— Le délire.

— Les médecins pensent qu’il ne passera pas la journée.

— Dommage pour l’enquête. Mais tant pis pour lui. Et à part ça ?

— À part ça, rien de positivement nouveau… Mais…

Léon Surf se dandinait devant le bureau de son chef.



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