Sur tes pas (French Edition) by Mark Edwards

Auteur:Mark Edwards [Edwards, Mark]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9781503938557
Éditeur: Amazon Crossing
Publié: 2015-01-14T16:00:00+00:00

CHAPITRE 33

— Attention ! ai-je crié en bondissant vers Sophie et en la plaquant sur le sol à l’instant précis où l’homme encagoulé jetait la bouteille enflammée dans la pièce et claquait la porte.

La bouteille a explosé au milieu du bureau, dans un fracas assourdissant, formant une boule de feu et de chaleur. J’étais blotti avec Sophie derrière une armoire métallique, à côté de son bureau. J’ai jeté un coup d’œil et vu que le centre de la pièce était en flammes. J’avais suffisamment joué à des jeux vidéo dans ma vie pour reconnaître un cocktail Molotov. En quelques secondes, la pièce s’est remplie d’une épaisse fumée noire. Je pouvais à peine ouvrir les yeux, je n’arrivais plus à respirer, je me suis mis à tousser. À l’aveugle, j’ai évalué que la porte devait être à trois mètres de nous, de l’autre côté du bureau. Je me souvenais d’avoir vu les bottes de Sophie sous ce meuble, ce qui voulait dire qu’il était possible de passer en dessous. C’était sans doute la meilleure voie vers la sortie. En plissant les yeux, j’ai vu l’incendie s’étendre, avaler le canapé, les étagères, commencer à lécher le rebord du bureau. Il faisait une chaleur indescriptible. J’avais l’impression que mes entrailles cuisaient. Il fallait qu’on sorte. Tout de suite.

— Allez-y ! ai-je réussi à crier en poussant Sophie vers la sortie. Le bureau. Passez en dessous.

En toussant et en se protégeant le visage de l’avant-bras, elle a rampé comme un chien à trois pattes et a disparu sous le bureau. Je l’ai suivie, sans y voir grand-chose. Il faisait chaud comme dans un haut-fourneau, là-dessous, et je me suis dit Ça y est, je vais mourir. Mais je me suis retrouvé de l’autre côté, la porte était ouverte, quelqu’un criait en attrapant Sophie, puis moi.

Je suis tombé sur le tapis du couloir, lequel était plein de gens qui criaient et gesticulaient. Je me suis retourné et à travers la fumée noire, j’ai distingué une silhouette : Edward à la porte de son bureau intérieur, avec dans les mains un extincteur qui ne semblait pas fonctionner. Les flammes avaient englouti toute la première pièce et lui bloquaient l’accès jusqu’à nous. Sophie était allongée sur le tapis à côté de moi, haletante.

— Est-ce qu’il y a une autre sortie ? lui ai-je demandé.

J’avais la gorge qui me brûlait, les yeux pleins de larmes. La seule fenêtre que j’avais vue dans le bureau d’Edward était minuscule.

— J’ai appelé les pompiers, a dit une femme noire qui avait l’air de savoir ce qu’elle faisait.

Elle a crié à Edward :

— Retournez dans votre bureau, fermez la porte et trouvez quelque chose pour l’isoler. Pas du papier !

Edward nous a regardés par-dessus les flammes, puis a battu en retraite en claquant la porte.

— Putain, c’était qui ? a dit Sophie en se redressant. Elle avait la voix rauque, les yeux rouges et luisants.

Dans le couloir, tout le monde nous regardait. Je me suis relevé, surpris de n’avoir pas de blessure sérieuse.

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