Suffren by Rémi Monaque

Suffren by Rémi Monaque

Auteur:Rémi Monaque
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature
Éditeur: Tallandier
Publié: 2014-04-14T16:00:00+00:00


Le combat

Le journal du Héros, ni aucune autre source, hélas, ne raconte ce que fut cette veillée d’armes passée au mouillage. Nous savons seulement357 que le 6 juillet dès cinq heures, Suffren ordonnait l’appareillage de l’escadre par un signal de nuit, puis au lever du jour, hissait le signal prescrivant de former la ligne de bataille bâbord amures. Pour tenir compte, sans doute, des enseignements de Provédien, une unité puissante, l’Orient a été placée en dernière position. Une mauvaise surprise pour l’amiral, l’Ajax n’a pas encore achevé ses réparations et restera indisponible pour la journée. C’est donc à 11 vaisseaux qu’il va falloir combattre. Les deux escadres sont nominalement exactement de la même force : elles alignent toutes deux 3 vaisseaux de 74 canons et 8 autres de force inférieure. Les Anglais, qui se trouvent au vent, forment leur ligne de bataille aux mêmes amures que les Français et se laissent porter sur eux pour se rapprocher. L’amiral Hughes semble donc décidé à affronter son adversaire. Mais il n’est pas dans le tempérament de Suffren d’attendre passivement l’attaque de l’ennemi. À 7 h 35, il ordonne à l’escadre de virer de bord vent devant par la contremarche avec l’espoir de passer à proximité de l’arrière-garde anglaise et d’y concentrer ses efforts. Mais le Brillant qui conduit la ligne manque à virer et dérive sous le vent. Il aggrave son cas en interprétant mal un nouveau signal de tenir le vent et fait un virage intempestif vent arrière. Ordre lui est donné de prendre un nouveau poste entre le Sévère et le Héros. Le retournement offensif ordonné par Suffren n’a donc pu être exécuté. Les Anglais se rapprochent et à 10 h 50 le combat commence entre les deux avant-gardes alors que les arrière-gardes de chaque ligne restent fort éloignées l’une de l’autre. Par la suite, tout devient incertain dans les relations du combat358. Une saute brutale du vent qui passe au sud-ouest coiffe(3) plusieurs vaisseaux des deux escadres, les faisant virer de bord involontairement. Il s’ensuit désordre et confusion, les vaisseaux des deux partis courant un peu dans toutes les directions. Côté français, le Brillant et le Sévère, victimes de ce phénomène, se retrouvent à proximité de plusieurs vaisseaux ennemis. Nous serons obligés de revenir sur l’aventure peu glorieuse du Sévère qui amena son pavillon pendant plusieurs minutes. Un grand désordre règne aussi chez les Anglais qui se retrouvent pêle-mêle et courant à des bords différents. Le vaisseau qui tenait la tête de leur ligne, très malmené par notre Flamand, doit quitter le combat et se dirige vers Negapatan. Il élonge toute la ligne française à contre-bord et reçoit sans riposter les volées de nos vaisseaux. Le Brillant a perdu son grand mât et n’a dû son salut qu’à l’action du Héros venu à son secours. L’Artésien, enfin, est en proie à un violent incendie qui ravage sa poupe. Mal inspiré, il choisit de venir vent arrière, ce qui ne fait qu’attiser les flammes. Le commandeur lui signale de tenir le vent.



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