Stoneburner by William Gay

Stoneburner by William Gay

Auteur:William Gay [Gay, William]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782072828607
Google: VGONDwAAQBAJ
Éditeur: Gallimard
Publié: 2019-03-19T23:00:00+00:00


Pieds nus, elle a descendu la côte, ses cheveux illuminés par le soleil du matin, et a traversé prudemment la boue de la cour que l’orage avait jonchée de fleurs de mimosa roses hérissées d’épines. Elle avait noué ses cheveux sur sa nuque avec un foulard aux couleurs criardes, et ses yeux étaient cachés par une paire de lunettes de soleil. Elle a levé une main en remarquant que je la suivais du regard.

Bonjour.

Bonjour.

J’avais sorti deux chevalets de sciage pour y empiler du bois de châtaignier, afin d’en arracher de vieux clous à tête carrée. Derrière elle, sur la corniche, elle avait garé sa petite décapotable rouge vif à côté de mon pick-up, qui en paraissait d’autant plus ancien et plus minable.

Du bois neuf, on en trouve dans les scieries, ou alors, vous êtes un genre de hippie qui joue au pionnier.

Non, je suis pauvre, tout simplement. De toute façon, ce bois-là, on ne peut plus en acheter. Il n’est plus commercialisé.

Et pourquoi donc ?

Une sorte de maladie a tué tous les châtaigniers, dans les années trente. Il n’y aura plus jamais de châtaigniers.

Mon Dieu, mais c’est horrible ! Qu’est-ce qu’on peut faire contre ça ?

J’ai posé mon marteau sur le tas de bois.

Personne ne va jaillir de ce taillis, armé d’un couteau, n’est-ce pas ?

Comment ? Oh, vous pensez à Red. Non, il est de repos, aujourd’hui. Ce n’est que le week-end qu’il pique ses crises de folie, un couteau à la main. Il y a un endroit où je pourrais m’asseoir ?

Il n’y a que ces bûches, là, celles du mur. Je ne suis pas encore équipé pour recevoir des visites.

Du plat de la main, elle a nettoyé la bûche supérieure du mur de retenue, s’est assise dessus, et, machinalement, elle a frappé les rondins de ses chevilles nues. Elle portait un short de coton blanc, qui faisait paraître ses jambes encore plus bronzées, plus soyeuses et plus longues qu’elles ne l’étaient, et une sorte de blouse paysanne nouée sous sa poitrine et qui dévoilait son ventre. Elle semblait uniformément bronzée des pieds à la tête, et malgré moi je me suis demandé jusqu’où montait son bronzage. Dans quelle proportion le reste de son corps était-il resté tout blanc ? C’était de loin la plus jolie fille que j’aie vue récemment, et peut-être l’une des deux ou trois plus belles que j’aie vues de ma vie. Elle le savait bien, d’ailleurs. Il suffisait de la regarder – ce qui était une tâche aisée et agréable – pour avoir la certitude qu’elle pensait rester éternellement aussi belle, et aussi convoitée par des hommes prêts à se battre pour lui faire la cour. Elle m’a dit : Je m’appelle Cathy Meecham, et je crois que j’ai un travail pour vous.

J’ai jeté un regard à mon marteau posé sur le tas de bois.

Je ne suis qu’un apprenti charpentier. Et j’ai beaucoup à faire ici, de toute façon. C’est une cabane. Du moins, c’en sera une quand je l’aurai terminée.

Je suis sûre qu’elle sera superbe.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.