Stardust by Neil Gaiman

Stardust by Neil Gaiman

Auteur:Neil Gaiman [Gaiman, Neil]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 2290325090
Publié: 2000-12-31T23:00:00+00:00


L’Arbre a dit

Tristran Thorn rêvait.

Perché dans un pommier, il regardait, par la fenêtre de sa chambre, Victoria Forester qui se déshabillait. À l’instant précis où elle ôtait sa robe – révélant, par là même, une assez jolie longueur de jupon –, il sentit la branche céder sous son poids. Le ciel bascula avec lui. Il tombait, tombait, pirouettant dans les airs et la clarté lunaire…

Il tombait dans la lune.

Et la lune lui parlait :

— Je t’en prie, lui murmurait-elle, d’une voix qui lui rappelait un peu celle de sa mère, protège-la. Protège mon enfant. Ils lui veulent du mal. J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais…

La lune lui en aurait sans doute dit davantage – et peut-être le fit-elle –, mais elle ne fut plus soudain qu’un reflet miroitant dans l’eau, là-bas, au loin, en contrebas. C’est à ce moment-là qu’éprouvant une légère démangeaison, il tourna brusquement la tête et fut pris de torticolis. Comme il levait la main pour repousser l’araignée qui trottinait toujours allègrement sur sa joue, le soleil matinal lui tapa dans l’œil et le monde apparut, tout de vert et d’or vêtu.

— Tu dormais, dit une voix jeune et féminine au-dessus de lui.

Le ton était aimable ; l’accent, singulier. Mais, les feuilles n’avaient-elles pas remué quand elle avait parlé ? Il s’était couché à l’ombre d’un beau hêtre pourpre dont les ramures, il en aurait juré, venaient de s’agiter.

— Oui, répondit-il, sans parvenir à localiser sa mystérieuse interlocutrice dans l’épaisseur du feuillage. Je rêvais.

— Moi aussi, j’ai fait un rêve, cette nuit, dit la voix. Dans mon rêve, je pouvais voir la forêt tout entière. Quelque chose d’énorme la traversait. Et ça se rapprochait, se rapprochait et, tout à coup, j’ai su ce que c’était.

Elle s’était tue, soudainement.

— Et qu’est-ce que c’était ? demanda Tristran.

— Tout, répondit-elle. C’était Pan. Quand j’étais petite, quelqu’un – un écureuil peut-être (ils sont si bavards) ou une pie, ou peut-être un poisson – donc quelqu’un m’a dit que Pan possédait la forêt. Enfin, pas posséder, posséder. Pas comme s’il pouvait la vendre, l’enclore de murs ou…

— Couper les arbres, suggéra Tristran, coopératif.

Il y eut un silence. Où avait-elle bien pu passer ?

— Hello ? fit-il. Hello ?

Il y eut un nouveau bruissement de feuillage au-dessus de lui.

— Tu ne devrais pas dire des choses comme ça, le gourmanda la voix.

— Pardon, je suis désolé, s’excusa Tristran, sans être tout à fait sûr de ce qu’il avait à se faire pardonner. Vous disiez que Pan possédait la forêt…

— Absolument. Ce n’est pas bien difficile de posséder quelque chose. Ou toutes choses, d’ailleurs. Il suffit de savoir que c’est à toi et puis d’être prêt à t’en séparer. C’est dans ce sens-là que Pan possède la forêt. Et, dans mon rêve, il venait me voir. Toi aussi, tu étais dans mon rêve. Tu tirais une jeune fille derrière toi avec une chaîne. Elle était très très triste, cette jeune fille. Pan m’a demandé de t’aider.

— Moi ?

— Ça m’a fait tout chaud, là, à l’intérieur.



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