Sous le charme d'un McKettrick by Miller

Auteur:Miller
La langue: fra
Format: epub
Tags: Collection Prelud'
Éditeur: Harlequin
Publié: 2012-01-14T16:00:00+00:00

10

Il y eut un déclic et la porte d’entrée s’ouvrit lentement. Troublé par cette discussion étrange, Tate referma sèchement son portable et respira à fond, prêt à affronter un nouveau tombereau de plaintes. Il s’attendait à trouver Cheryl dans une grande détresse émotionnelle, mais elle avait un visage lumineux, parfaitement maquillé, une longue tresse brillante… et, au fond du regard, une étincelle de triomphe.

— Entre, dit-elle d’une voix un peu rauque.

Elle n’avait plus sa voix froide de New-Yorkaise mais une voix texane, chaleureuse et sensuelle. Un tour de force intéressant puisqu’elle n’avait pas une goutte de sang sudiste ! Ou une belle performance d’actrice.

Il resta planté sur le seuil en s’efforçant de ne pas se laisser déborder, et aussi de ne pas baisser les yeux, car Cheryl portait une sorte de négligé diaphane qui révélait ses longues cuisses parfaites.

— Tu prendras bien quelque chose ? susurra-t-elle en goûtant délicatement le vin blanc du verre qu’elle tenait à la main.

Elle maîtrisait si bien les sous-entendus !

— Tu as tout manigancé pour m’attirer ici ? lança-t-il, ne pouvant cette fois retenir sa colère.

Il connaissait déjà la réponse, et la manœuvre ne le surprenait même pas. Mais il se sentait profondément indigné : elle avait osé se servir des filles comme appât, en sachant que s’il la sentait fragile ou perturbée, il n’aurait pas d’autre choix que de se précipiter ici. Jamais jusqu’à aujourd’hui elle n’avait agi de la sorte !

En un instant, son irritation habituelle contre elle se transforma en mépris.

Cheryl fit quelques pas, dans un mouvement gracieux, presque dansant, et il ne put faire autrement que de la suivre des yeux. Il se raidit, redoutant que son corps ne réagisse malgré lui ; il était furieux, certes, mais il était aussi un homme ! Il ne se passa rien.

— Manigancé, moi ? protesta-t-elle doucement avec une petite moue. Je ne dirais pas ça comme ça.

Saisi par une bouffée de rage, il détourna les yeux de Cheryl, plongea la main dans ses cheveux et respira profondément.

— Je jette un coup d’œil aux filles, annonça-t-il. Ensuite, je m’en vais.

— Elles dorment, elles ne sauront même pas que tu es venu. Mais fais comme tu veux ! C’est ce que tu fais toujours.

Tate sentit ses poings se crisper malgré lui, et il fut saisi d’une envie brutale de mettre fin à la mascarade des compromis juridiques, de prendre ses filles, une sous chaque bras, pour les ramener au ranch. Audrey et Ava étaient des McKettrick, leur place était à l’Eperon d’argent !

Mais il ne pouvait pas faire cela. Aussi retorse soit-elle, Cheryl n’était ni soûle ni droguée, il l’avait compris dès le premier regard. Aussi offensant que cela lui paraisse, la loi avait tranché, et Cheryl avait des droits sur ses filles, elle aussi. Cette semaine, les jumelles étaient sous sa garde, et il n’avait aucun droit d’intervenir. Mais il monterait tout de même vérifier qu’elles allaient bien.

Il était à mi-hauteur de la première volée de marches quand les filles parurent sur le palier, dans leur petit pyjama avec les oursons, les pieds nus et les paupières lourdes.

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