Sortie de filles - La fin de semaine de camping by Bourgault Catherine

Sortie de filles - La fin de semaine de camping by Bourgault Catherine

Auteur:Bourgault, Catherine
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2-89585-578-1
Éditeur: LER (Les Editeurs Réunis)


8

Une nuit inoubliable

— Ouch ! Sophie, tu m’écrases ! se plaint Mahée.

Je me tapis dans mon sac de couchage à la vitesse de l’éclair en priant mes amies de la boucler.

— Quoi ? murmure Claudia qui se demande ce qui se passe.

Mes amies et moi tendons l’oreille pour écouter les bruits à l’extérieur. J’éprouve un léger tremblement en entendant des pas. Finalement, les frères Dalton montent à bord de leur quatre-quatre. Le vrombissement du moteur paraît doublement bruyant dans le silence paisible du camping.

Personne ne le dit, mais nous sommes soulagées de les voir quitter le site. Malheur au pauvre monsieur Fortier ! Je me colle contre Mahée qui, comme d’habitude, occupe la place au centre de notre trio. L’espace est si restreint que nous devrons partager le même oreiller. Finalement, le matelas en mousse n’est pas si mal…

— Poussez-vous un peu ! Un des poteaux de la tente est en train de s’étamper sur mes fesses ! marmonne Claudia en gigotant.

Coincée entre nous deux, Mahée étire le cou pour avoir de l’air. Je reçois sa tignasse bouclée en plein visage.

— Restez tranquilles ! ordonne Mahée. J’ai l’impression que le toit va nous tomber sur la tête !

— Moi, je ne peux plus bouger, dis-je. Je suis plaquée contre la toile.

Une toile fabriquée avec des matières recyclées et qui m’a coûté cent vingt-neuf dollars !

— Interdiction de dormir en position du fœtus, proclame Mahée.

— Interdiction de parler en dormant, indique Claudia.

— Interdiction de ronfler, formulé-je.

J’ai passé mon adolescence avec des bouchons dans les oreilles pour ne pas entendre les ronflements de mon père. Il faisait trembler les murs de la maison ! Je me demande si Marc ronfle…

Nous demeurons silencieuses quelques instants. J’entends circuler des voitures au loin. Le bébé de nos voisins dans la tente-roulotte d’à côté pleure si fort que j’ai l’impression d’être tout près de lui. Je perçois très bien les « chuts » insistants de la maman. Il fait noir, mais la pleine lune rend la nuit un peu moins sombre… quoique plus effrayante !

— Quelqu’un a pensé à rapporter la lampe de poche ? m’inquiété-je soudainement.

Ça m’agace de ne pas voir l’heure, de ne pas pouvoir allumer si une chose suspecte me frôle le nez.

— Elle est restée sur la table de pique-nique, dit Mahée en soupirant.

Je constate rapidement que personne n’a envie de retourner dehors pour une foutue lampe de poche. Bon, mon cellulaire fera un peu de lumière. S’il reste de l’énergie dans la pile !

Je repousse brusquement mon sac de couchage. Mes amies m’imitent. Ouf ! L’air est chaud et humide ! Nous allons mourir asphyxiées si nous n’aérons pas un peu.

Je me redresse péniblement, puis je passe sur les jambes de Mahée pour atteindre la porte. J’entrouvre la fenêtre d’une dizaine de centimètres – ce qui laissera entrer le vent, même s’il est chaud. Tout à coup, je sens quelque chose de vif et de rapide passer entre mes genoux !

— J’ai vu une couleuvre ! hurlé-je.

Lorsque je me lève, ma tête frappe le plafond.



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