Son fougueux protecteur by Amanda McCabe

Son fougueux protecteur by Amanda McCabe

Auteur:Amanda McCabe [McCabe, Amanda]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Les Historiques
Éditeur: HarperCollins
Publié: 2020-07-01T06:48:39+00:00


Les bureaux parisiens de la Ligue se trouvaient dans un quartier beaucoup plus tranquille que les magasins Gordston’s, dans une étroite allée aboutissant au fleuve et bordée de hautes maisons aux volets clos. Le bâtiment semblait respectable, sans rien de grandiose.

Emily vérifia l’adresse qu’on lui avait fournie, poussa le portail d’une cour et gravit un escalier à vis jusqu’au dernier étage. Le corridor était désert, mais elle perçut un murmure de voix derrière certaines portes et des odeurs de cuisine, où se mêlaient des effluves d’ail et de vin.

À sa surprise, ce fut une silhouette familière de la société londonienne qui lui ouvrit. Laura Smythe-Tomas ! Elle était vêtue à la dernière mode, d’une robe de ville en soie d’un vert lumineux strié de doré, un bibi de velours sur ses boucles auburn et des pendants cliquetant à ses oreilles. Exactement telle qu’elle était apparue au Gordston’s, un peu plus tôt.

Elle plissa les yeux à sa vue, l’air presque méfiant.

— Ah, Miss Fortescue ! Vous voilà enfin, s’exclama-t-elle gaiement, comme pour démentir l’expression furtive de son regard.

Puis, la saisissant par le bras, elle l’entraîna dans l’appartement, comme auraient fait les meilleures amies du monde s’apprêtant à assister à une soirée dans la bonne société.

— Voulez-vous boire quelque chose ? J’ai une délicieuse liqueur de fleur de sureau à vous proposer.

Emily, qui s’attendait à un accueil plus austère, se sentit un peu gênée. Après tout, il ne s’agissait pas d’une réunion mondaine !

— Je… Je cherche les bureaux de la Ligue de Défense des Droits des Femmes.

— Vous y êtes. C’est ici, chez moi ! Enfin, pour le moment. Nous cherchons de nouveaux locaux.

Emily retira son chapeau, ses gants, et se percha prudemment sur le bord d’un canapé de velours, tandis que son hôtesse se dirigeait vers un chariot doré, chargé de carafes en cristal et de pyramides de verre. Les autres meubles semblaient sombres et solides, assez démodés, et s’accordaient avec les rideaux de velours vert aux fenêtres et le tapis sous les pieds. La flamboyante Lady Smythe-Tomas semblait presque déplacée dans ce décor.

— Je suis si heureuse de vous voir ici, Miss Fortescue ! Mrs Hurst ne cesse de chanter vos louanges. Nous avons besoin de femmes comme vous, pragmatiques et douées pour les affaires.

Emily hocha la tête.

— Je trouve ce travail si important ! dit-elle.

— Il est vital, à la fois pour nous et pour nos descendantes, si nous voulons développer nos pleines capacités dans la vie, exercer notre intelligence et nos talents.

— Oui, bien sûr.

— Herr Friedland va arriver d’un instant à l’autre.

Laura lui tendit alors un verre de liqueur et but une gorgée du sien.

— Délicieux, n’est-ce pas ? Si rafraîchissant lorsqu’il fait chaud…

Emily goûta et faillit s’étouffer avec ce mélange corsé, à base d’herbes, de citron et de gin.

— Hem… Délicieux, en effet.

— Et maintenant, dites-moi, Miss Fortescue, que savez-vous exactement de notre travail ici, à Paris ?

— Pas grand-chose, je le crains. Je n’ai guère eu le temps de m’informer en détail avant de quitter Londres.



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