Shiloh by Foote Shelby

Shiloh by Foote Shelby

Auteur:Foote, Shelby [Foote, Shelby]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Rivages
Publié: 2019-02-04T23:00:00+00:00


* * *

1. « Boule de beurre. » Déformation du nom du sergent.

5

Sergent Jefferson Polly,

éclaireur du régiment de cavalerie du colonel Forrest

Vers minuit, l’orage éclata au-dessus de nous. Il pleuvait depuis le coucher du soleil, une bruine continue, brassée par quelques coups de vent, mais à présent le tonnerre roulait et grondait comme des tirs d’artillerie, et de grands éclairs jaunes illuminaient le ciel – il faisait plus jour qu’à midi. Le vent se levait, il hurlait dans le sous-bois et nous fouettait le visage malgré le col remonté de nos manteaux pris à l’ennemi. À la lumière des éclairs, nous voyions les arbres trembler de toutes leurs branches, courbés telles des femmes pleurant un défunt. Nous avancions au creux d’une ravine, l’un de ces profonds goulets censés drainer le plateau mais qui, tous, étaient inondés par la crue de la rivière, et où on avait de l’eau jusqu’aux cuisses.

Il y avait des tumuli indiens dans le bois, derrière le sommet du goulet. Plus tôt dans la journée, peu après la reddition de Prentiss, j’étais monté sur le plus haut d’entre eux, juste au bord de la falaise dominant le débarcadère, et j’avais regardé les troupes débarquer des vapeurs. Une fois certain que c’étaient bien les renforts de l’armée de Buell enfin arrivés de Columbia, j’étais retourné au camp, avais localisé le colonel et lui avais rapporté ce que j’avais vu. Il n’avait jamais eu aucune raison de douter de mes informations, mais celle-là était trop importante pour être crue sur parole, et, comme d’habitude, il avait voulu voir par lui-même.

Il avait choisi six cavaliers, nous avait fait revêtir tous les huit (y compris lui-même) les manteaux fédéraux bleus pris dans le camp dont nous nous étions emparés cet après-midi-là au cas où ils nous seraient utiles, et m’avait demandé d’ouvrir la voie, de le conduire sur place afin qu’il jette un œil. J’avais peur de ne pas retrouver mon chemin, le paysage étant très différent sous l’orage, mais, me guidant de pierre en arbre à la lumière des éclairs, je finis par arriver au pied du tumulus. Ce fut un soulagement, comme vous le sauriez si vous aviez déjà vu Forrest en pétard. Il y avait une dizaine de ces édifices dans ce coin du plateau, construits par les Indiens jadis, avant l’arrivée de l’homme blanc – pour des raisons tribales, je suppose ; les enterrements, peut-être. Cela allait du simple petit monticule de terre de deux mètres de haut à la véritable colline qui s’élevait de dix mètres vers le ciel. Le mien était le plus haut, il n’était pas très difficile à trouver ; je m’étais inquiété pour rien. Il culminait juste au-dessus de l’extrémité la plus basse de la falaise et donnait sur le débarcadère.

Forrest ordonna aux autres de monter la garde en bas, et lui et moi entreprîmes d’escalader la raide face ouest du tumulus. C’était plus facile à dire qu’à faire, la pluie l’ayant rendue glissante. Nous dûmes nous accrocher l’un à l’autre, nous



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