SAS 148 by Bin Laden _ La Traque

Auteur:Bin Laden _ La Traque [La Traque, Bin Laden _]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Gerard de Villiers
Publié: 2013-07-13T12:33:47+00:00

CHAPITRE XII

Le faux Tajmir Jawad parut surpris du zèle de Malko à exhiber ses dollars. Il échangea un regard rapide avec Iqbal Popalzai et ils se dirent quelques mots en pachtoune. Malko n’avait qu’une seule idée : gagner du temps, éviter un clash. Il avait besoin d’une trentaine de minutes. Vis-à-vis des Américains, Iqbal Popalzai ne pouvait pas se permettre de simplement liquider Malko et de filer avec l’argent. Il y avait donc une astuce que Malko n’avait pas encore percée. Dès le moment où il s’était aperçu que le nouveau venu n’était pas Tajmir Jawad, il avait fait une croix sur Bin Laden. Le tout, désormais, était, dans l’ordre, de sauver sa peau et les cinq millions de dollars.

Le soleil tapait, infernal. Ils se regardaient tous les trois en chiens de faïence. Malko décida de reprendre l’initiative. Il se tourna vers Iqbal Popalzai.

— Maintenant qu’il sait que j’ai l’argent, il doit nous dire où se trouve Oussama Bin Laden.

— Bien sûr ! bien sûr…, approuva l’Afghan.

Il apostropha le faux Tajmir Jawad en pachtoune. Son interlocuteur opinait du chef, grommelant de vagues « atcha(39) ». Finalement, il retourna à sa voiture d’où il revint avec une grande carte d’Afghanistan déjà bien crayonnée qu’ils étalèrent sur un vieux tapis hâtivement déroulé par Iqbal Popalzai. Lui et le faux Jawad recommencèrent à discuter en pachtoune et ce dernier posa le doigt sur un point bleu, représentant un petit lac au nord de l’axe Jalalabad-Kaboul. Il se lança dans une longue explication, aussitôt traduite par Popalzai.

— Il dit que Bin Laden et son escorte se trouvent dans une grande maison à l’écart du village de Naghlu, au bord de ce lac. C’est au milieu d’une haute vallée sans aucun accès routier. Il faut y aller à cheval ou à pied, à partir de la route Jalalabad-Kaboul. Il y a près de huit heures de marche.

— Il n’a pas plus de précision ? demanda Malko.

Nouvel échange. Le ton monta.

— Il prétend que c’est facile à trouver, annonça Iqbal Popalzai. Il n’y a qu’une seule grande maison près du lac et Bin Laden a beaucoup de chevaux et de mules.

— Pourquoi nous a-t-il donné rendez-vous ici ? interrogea Malko, c’est très loin de cet endroit.

La question parut prendre de court le pachtoune qui bredouilla une réponse laconique où Malko saisit le mot « Jalalabad ».

— Il se trouvait à Jalalabad, traduisit Iqbal Popalzai. Ce n’est pas loin d’ici.

Malko hocha la tête, apparemment satisfait.

— Bien. Nous allons attendre là tous les trois et je vais communiquer aux Américains la position de Bin Laden. Dès qu’ils l’auront trouvé, il pourra partir avec l’argent.

Malko s’attendait à ce que Iqbal Popalzai argumente. Au contraire, celui-ci approuva vigoureusement et dit :

— Il faut qu’il nous donne plus de précisions. La région est très boisée là-bas. Sans repère précis, les Américains ne verront rien.

Il apostropha à nouveaux le faux Tajmir Jawad qui répondit vertement. Très vite, la discussion s’envenima. Apparemment, il s’en tenait à ce qu’il avait dit. Brutalement, Iqbal Popalzai

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