Sépulture by Stephen Dobyns

Auteur:Stephen Dobyns [Dobyns, Stephen]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
ISBN: 2744121320
Publié: 1998-12-01T05:53:06+00:00

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E NE SAIS PAS comment les choses se passent ailleurs mais, à Aurelius, Halloween a pris de l’importance au fil des années. Quand j’étais enfant, il s’agissait juste de mettre un masque ou un déguisement de fortune et d’aller sonner aux portes pour réclamer des bonbons. Maintenant, les costumes sont assez coûteux, et peuvent même être loués pour la soirée. Les gens décorent leur maison avec des lampes et des dispositifs qui poussent des hurlements. Il y a des poubelles en forme de potiron et de fausses toiles d’araignée, des tombes et des squelettes, de la musique lugubre et des ampoules électriques à la lumière vacillante. On voit des mannequins vêtus de vieux habits pendus aux arbres ou gisants dans les jardins, avec parfois un couteau planté dans la poitrine. On dirait une fête religieuse à laquelle manque une divinité.

Les enfants aussi s’attendent à recevoir plus : des sucettes géantes, des boîtes entières de sucreries, et même de l’argent. L’année dernière, alors que je donnais à chaque enfant quelques gâteries – des sucettes et des bonbons, qu’on appréciait de mon temps –, plusieurs gamins regardèrent avec dédain ma petite offrande, disant : « C’est tout ? » Un gosse ne voulut même pas les prendre.

S’il y a quelque chose de religieux dans Halloween, il est difficile de dire quelle pourrait être la religion en question. Rien de bien plaisant, je suppose. Autrefois, on amadouait les démons en visite avec des sucreries. Maintenant, les occupants des maisons semblent de connivence avec les démons. Pire, avec leurs tombes, faux cadavres et effets sonores de portes grinçantes, de gémissements et de hurlements de loups, ils essaient de les effrayer. Il soufflait un vent de démence sur Halloween, comme si on courtisait le Prince des Ténèbres lui-même.

Quand j’étais jeune, il y avait lors de Halloween des bandes de jeunes – c’est ainsi qu’ils se considéraient – qui barbouillaient les fenêtres de savon liquide et renversaient les poubelles. Aujourd’hui, leur comportement est plus pernicieux. Une fois, la voiture de Helen Berger a été retournée et mise sur le toit, devant chez elle. Un garage a été incendié dans Alfred Street, plusieurs pétards enfoncés dans le pot d’échappement de voitures en stationnement, et on a retrouvé le chien de Mme Parson entièrement rasé. De mauvaises plaisanteries, disait la police, mais on avait le sentiment qu’il y avait l’intention d’en appeler à une puissance ténébreuse et même de la séduire. Et les adolescents n’étaient pas les seuls à mal se conduire. Hark Powers et ses trois copains, par exemple, étaient des adultes, et ils cherchaient les ennuis.

Ils avaient tous quatre, ainsi qu’Aaron, été inculpés de trouble à l’ordre public pour la soirée du samedi. Aaron était plus une victime qu’un agresseur, mais Ryan n’avait pas apprécié qu’Aaron donnât un coup de pied à Hark pendant qu’il le tenait. Aaron fut donc inculpé aussi, et ils furent tous les cinq condamnés à trois cents dollars d’amende. On appela la mère de Barry du poste de police, et elle vint chercher son fils.

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