Sanctuaire Maudit by Frances Fyfield

Sanctuaire Maudit by Frances Fyfield

Auteur:Frances Fyfield [Fyfield, Frances]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Thriller, Thriller
Éditeur: Pocket
Publié: 2011-06-12T13:41:46+00:00


— Tu as entendu ce qu'elle t'a dit ! lui lança-t-il sans se retourner. Pas la peine de revenir. Personne ne te laissera entrer.

Et ce furent les seuls mots qui résonnèrent.

8

Therese avait les yeux grands ouverts.

Elle avait senti, plus qu'entendu, l'agitation du début de la nuit. Elle était restée dans sa cellule par obéissance à la règle générale, instaurée pour le bien et la paix de toutes.

La sienne se trouvait au rez-de-chaussée, dans un angle du bâtiment, avec une vue limitée sur le toit de la maison d'en face et la route. Parmi les autres sœurs résidant à cet étage, il y avait les anciennes de la communauté, qui portaient toujours l'habit et qu'Anna et elle, longtemps auparavant, avaient qualifiées de pingouins. La plupart disposaient d'un téléviseur ou d'un poste de radio et, même si la règle du respect de l'intimité n'était pas gravée dans le marbre, elle était suivie. Les cellules, austères sans être spartiates, étaient toutes équipées d'un lavabo ; on se partageait à l'amiable une salle de bains et deux cabinets, et un accord tacite voulait qu'on fasse silence la nuit. Aucune cellule n'avait de miroir.

Therese avait entendu bruire un habit sur le linoléum du couloir au moment où elle commençait à envisager le sommeil, et deviné qu'il s'agissait de Matilda au son de ses pas, qu'elle connaissait par cœur. Matilda s'endormait tard, et quand parfois, la nuit, Agnes pleurait c'était elle qui allait la consoler. On entendait alors des murmures doux et brefs, suivis de silences, qui étaient chaque fois l'occasion pour Therese de se rendre compte qu'elle ne pouvait pas vraiment partager leurs pensées et leurs inquiétudes, parce qu'elle ne savait pas en quoi celles-ci consistaient. Elle partageait peut-être avec ces femmes un ensemble de circonstances et un code de conduite, mais elles étaient vieilles, et elle était jeune.

La cellule de sœur Joseph était située immédiatement au-dessus de la sienne, au premier étage, encadrée de deux pièces vides - un isolement involontaire, survenu fortuitement après le départ d'une sœur vers un autre couvent et la mort de sœur Jude, qui donnait à sœur Joseph l'usage quasi exclusif de la salle de bains de l'étage, une aubaine pour une laveuse tellement assidue qu'elle préférait laver elle-même son linge sale plutôt que de le rassembler comme toutes les autres dans un sac, en vue de la collecte du dimanche soir. Les vieilles cloisons étaient assez épaisses pour amortir la plupart des sons, sauf les cris, les mouchages les plus tonitruants et les toux les plus tenaces, comme celle que Therese entendait en ce moment, tandis qu'une longue nuit s'acheminait vers l'aurore.

Cette toux la contrariait au-delà de ses capacités d'endurance, et elle s'en voulait de ne pas réussir à prier. A la faible lueur de sa lampe de chevet, elle avait relu les conseils de sainte Thérèse de Lisieux sur la façon de transformer un bruit irritant en sacrifice. S'obliger à écouter attentivement, comme s'il s'agissait d'une musique délicieuse, et la méditation s'effectuait en offrant cette musique à Notre Seigneur.



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