Rome 1202 by Aillon (d') Jean

Rome 1202 by Aillon (d') Jean

Auteur:Aillon (d'),Jean [Aillon (d'),Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman historique
Éditeur: Flammarion
Publié: 2013-10-03T22:00:00+00:00


XX

Debout près d'une baie géminée se tenaient le consul et l'armateur Grégoire Ratoneau et un individu en robe de velours, coiffé d'un béret de la même matière décoré d'une aigrette d'or. Tout au fond, devant une tenture, deux numides impassibles ressemblaient à des statues d'ébène.

— J'avais demandé à ne pas être dérangé ! aboya l'homme en robe.

La quarantaine, visage carré et volontaire aux épais sourcils, cheveux taillés courts, il affichait le tempérament de ceux habitués à commander. Le bliaut azur, sans manche, porté sur sa longue robe écarlate, présentait trois bandes argentées. Les mêmes que sur la bannière aperçue depuis la rue. Un baudrier à sa taille soutenait une courte épée et une escarcelle brodée. Ses doigts s'ornaient tous de bagues.

Guilhem devina qu'il s'agissait de Giovanni Capocci.

Ratoneau, lui, plissa le front. Certain d'avoir déjà vu celui qui pénétrait dans la pièce, il ne parvenait pas à l'identifier. Se tournant vers son épouse pour l'interroger, il découvrit avec stupéfaction son visage livide.

En effet, voyant entrer son ancien amant, toute couleur s'était retirée des joues de Constance Mont Laurier.

— Vous êtes celui qui a découvert la traîtrise d'Ansaldi1 ! s'exclama alors Ratoneau, reconnaissant enfin Guilhem rencontré lors d'une réunion des consuls de Marseille.

— Vous vous connaissez ? s'enquit l'homme en robe, intrigué. Qui es-tu, étranger ?

Guilhem s'inclina.

— Que Dieu vous bénisse, seigneur Capocci. Je me nomme Guilhem d'Ussel, homme lige du roi de France et féal du comte de Toulouse. J'ai embarqué à Saint-Gilles, il y a deux semaines, pour vous rencontrer.

Le capo Moscati intervint à son tour, s'inclinant avec respect, une main sur la poitrine :

— J'ai cru bien faire, seigneur… Il y a eu querelle dans le portique. Pisano a voulu faire le malin quand il a aperçu messire… Ce… seigneur l'a corrigé. On m'a appelé à la rescousse et le sire d'Ussel m'a dit connaître Marseille et vos visiteurs. Comme il souhaitait vous parler… Je l'ai conduit ici.

— Pisano était seul, en bas ? s'étonna Capocci.

— Non, seigneur, ils étaient une bonne douzaine avec lui.

— Et… le seigneur d'Ussel les a vaincus ?

— Il s'est imposé, seigneur, répondit Moscati, baissant les yeux.

Comme les gardes étaient sous ses ordres, il se savait coupable de ne pas s'entourer de gens d'armes à la hauteur.

Capocci se tourna vers Guilhem.

— Que s'est-il passé ? interrogea-t-il.

— Rien d'important, noble seigneur, j'ai seulement appris la courtoisie à quelques insolents mal dégrossis. Ils s'en remettront.

Intrigué, contrarié, mais séduit aussi par l'audace du nouveau venu, Capocci mâchonna une bouchée inexistante avant de se tourner vers Ratoneau :

— Qui est Ansaldi, dont vous venez de parler ?

— Un consul de Marseille qui a fait tuer ma sœur, seigneur, intervint Constance qui s'était levée. Il conduisait un complot pour s'approprier la vicomté de Marseille, avec l'appui du lignage des seigneurs des Baux. Ma sœur en a été victime. C'est le seigneur d'Ussel qui a découvert la vérité, après avoir tué le sire des Baux et châtié ceux ayant participé à cette félonie.

— Vous semblez redoutable, seigneur d'Ussel, observa Capocci. À moins que vous ne soyez inconscient.



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