Roland amoureux (tome 1) by Matteo Maria Boiardo

Roland amoureux (tome 1) by Matteo Maria Boiardo

Auteur:Matteo Maria Boiardo [Boiardo, Matteo Maria]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Roman, Aventures, Historique, 18e
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2019-04-02T00:00:00+00:00


D’un autre côté, Agrican, averti de la marche et du dessein de ces princes, ne jugea point à propos de les attendre dans son camp ; il marcha au-devant d’eux, et leur présenta un front de bataille égal au leur. Jamais on n’a vu deux armées plus puissantes en venir aux mains. Elles étaient à peu près égales en nombre comme en valeur.

Le premier qui commença l’attaque fut le brave Ungian avec ses Kalmouques ; il avait en tête le roi de Mugal, et il était soutenu par Savaron, Bordaque et Brunalde. Les rois de Tandouc, de Jageras et de Karacoron soutenaient Pendragon. Qui pourrait peindre l’horreur de cette sanglante journée ? Les Circassiens eurent d’abord l’avantage : ils enfoncèrent les Tartares en plus d’un endroit. Le roi Sacripant, secondé de Torinde et d’Ungian, faisait des exploits si merveilleux, que les géants Argante et Rhadamante ne pouvaient résister à leurs efforts. Le terrible Agrican, qui venait de renverser Brunalde et Varan, et de faire prisonnier le roi des Comans, passa par hasard en cet endroit ; et, voyant ses gens si maltraités, il se mit en une telle fureur qu’il en écumait de rage. Il poussa Bayard la lance en arrêt contre le roi de Circassie, qui, de son côté, fondit sur lui comme une tempête. Ces deux vaillants guerriers, de quelque force qu’ils s’atteignissent, ne purent s’ébranler l’un l’autre, et leurs lances, quoique des plus grosses, volèrent en éclats. Des premiers coups qu’ils se donnèrent, leurs écus furent mis en pièces. Ils en jetèrent les restes à terre, et commencèrent à combattre en désespérés, tels que dans un pré deux taureaux se disputent une génisse, et se heurtent de leurs cornes impétueusement. Leurs armes, brisées en plusieurs endroits, ne sont déjà d’aucune défense ; le sang coule de toutes les parties de leur corps ; et cependant le combat dure toujours ; mais le Circassien est le plus blessé, ses forces commencent à trahir son courage ; il allait succomber, quand, par hasard, jetant les yeux du côté d’Albraque, il aperçut Angélique qui les regardait des créneaux. La vue de la princesse lui donne une nouvelle vigueur : Ô ciel, dit-il en lui-même, fais que la belle Angélique voie avec plaisir ce qu’un excès d’amour m’oblige d’entreprendre pour elle ! Si ce bonheur m’arrive, je consens de mourir à ses yeux.

Agité de cet amoureux transport, il frappe à tort et à travers, sans se soucier de ses blessures et, à chaque fois qu’il lève le bras pour frapper, il invoque le nom de sa princesse. Il se ménageait si peu, et il fit des efforts si prodigieux, qu’il mit plus d’une fois en danger la vie de son rival ; mais le sang qu’il perdait le laissait insensiblement sans force, et il allait accorder la victoire à son ennemi, si Torinde, son ami, suivi de ses Carismiens, ne fût arrivé à son secours. Torinde, effrayé de l’état où il le voyait, se jeta brusquement avec quelques-uns de ses sujets entre les deux combattants, et les obligea de se séparer.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.