Robots tueurs - Que seront les soldats de demain ? by Brice Erbland

Robots tueurs - Que seront les soldats de demain ? by Brice Erbland

Auteur:Brice Erbland [Erbland, Brice]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, Anticipation, Ethique, Scientifique, Technologie, Militaire, intelligence artificielle
Éditeur: Armand Colin
Publié: 2018-02-06T23:00:00+00:00


Mission et règlements

En toile de fond de toute situation de combat, le soldat garde en tête la mission qu’il doit accomplir et les règles d’engagement qui sont définies pour l’opération.

Selon la mission reçue, il aura tendance à utiliser son arme de façon différente. Entre une mission « attaquer » et une mission « éclairer », l’esprit d’utilisation de la force n’est en effet pas le même. Si dans le premier cas le soldat cherchera à détruire l’ennemi, et donc à utiliser ses armes contre lui, il devra éviter le contact et donc éviter d’ouvrir le feu dans le second cas. La mission reçue, par les tâches particulières qu’elle sous-entend et par l’esprit qu’elle véhicule, installe des couloirs de réflexion particuliers chez le soldat. Il est ainsi conditionné, en quelque sorte, par l’objectif et le rôle qui lui sont assignés. Son raisonnement en sera d’autant influencé lorsqu’il aura à décider d’ouvrir le feu.

Plus important encore, les règles d’ouverture du feu cadrent assez précisément le champ des possibles pour le soldat. S’il est par exemple limité à la seule légitime défense, il devra attendre d’être agressé avant de pouvoir utiliser la force. Il n’agira qu’en réaction et sa décision en sera somme toute facilitée. En revanche, s’il est autorisé à blesser ou tuer un individu faisant preuve d’une « intention hostile », cela ouvre des possibilités d’usage des armes bien plus grandes autant que cela complique la prise de décision. Car si le port d’arme lourde peut aisément être considéré comme une intention hostile, est-ce que le fait de creuser de nuit au bord d’une route fréquemment piégée peut être considéré comme tel ? Au-delà de quelques exemples concrets bien précis, la notion d’intention hostile peut rester très vague dans l’esprit des soldats selon les situations rencontrées et selon les opérations menées. Si l’on considère par exemple un passage de frontière comme une intention hostile, le cadre est très clair, et tout avion, véhicule ou homme qui franchit la ligne peut être attaqué. Mais si l’on considère le port d’une arme à feu comme étant une intention hostile, et que l’on sait que des civils utilisent des fusils pour chasser du gibier, le cadre n’est plus tout à fait clair. La précision des règles d’ouverture du feu est une aide plus ou moins grande à l’analyse d’une situation pouvant mener à l’usage des armes.

Néanmoins, ces éléments qui prédéfinissent l’axe de raisonnement moral que prendra le soldat sont en quelque sorte la partie déontologique du processus décisionnel. Loin de guider seuls la décision, ils sont sans cesse présents en tant que filtres tout au long de ce processus.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.