Robin des Bois et la flèche verte by Suzanne Pairault

Auteur:Suzanne Pairault [Pairault, Suzanne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure, Jeunesse
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

« Courage ! bientôt vous serez libre ! »

Much fit un bond en arrière, tira la lourde porte et la ferma à clef de l’intérieur. Puis il se retourna vers Robin qui arrivait, portant Rachel.

« Trop tard, dit-il : ils sont là ! »

Robin posa la jeune fille à terre et réfléchit un instant.

« Nous sommes pris comme dans une souricière, dit-il. Mais nous avons un peu de temps devant nous ; même si le shérif fait enfoncer la porte, elle est solide et ne cédera pas au premier coup.

— Du temps… mais que pouvons-nous en faire ? dit Much en haussant les épaules.

— C’est un Luron qui parle ainsi ? Viens, aide-moi à porter la jeune fille et retournons dans le cachot.

— Dans le cachot ? » répéta Much effaré. Mais il obéit : prenant Rachel par les épaules et les genoux, ils refirent le trajet en sens inverse. Au bout d’un moment, ils entendirent des chocs violents contre la porte : les archers du shérif s’efforçaient de l’ébranler.

Ils parvinrent enfin au cachot et déposèrent Rachel sur le grabat où ils l’avaient trouvée. Robin, jetant les yeux autour de lui, aperçut un gros madrier qu’on avait posé là pour servir de banc aux prisonniers.

« Prenons ceci, dit-il à Much, et coinçons-le contre la porte : cela nous fera une protection de plus.

— Et après ? » murmura le jeune homme en obéissant malgré tout, tant était grande sa confiance dans son chef.

Robin ne répondit pas. Quand la porte fut solidement bloquée, il commença à examiner l’endroit avec attention. C’était une chambre haute, entièrement nue : située au centre de la prison, elle n’avait pas de fenêtre, ne prenant l’air et le jour que par une étroite ouverture percée dans le toit.

Le jeune homme regarda l’ouverture : « C’est par là qu’il faudra sortir, déclara-t-il.

— Et comment y parviendrons-nous ? demanda Much. Même si je grimpe sur tes épaules, je n’arriverai pas à agripper le rebord.

— Il faut sauter, dit Robin. C’est difficile, mais j’y parviendrai. Une fois sur le toit, je ferai une corde en déchirant ma veste et je vous hisserai Rachel et toi.

— Ne pensez pas à moi, je vous en prie ! supplia la jeune fille. Si je dois mourir, que j’aie au moins la consolation de n’avoir pas causé votre perte !

— Tu viendras avec nous, Rachel, ou je ne m’appelle plus Robin des Bois ! » dit le jeune homme.

Tandis qu’elle restait stupéfaite en reconnaissant le fameux proscrit, celui-ci bondit sur les épaules de Much : il fit placer le luron sous l’ouverture de la voûte, puis prit un grand élan et sauta.

L’ouverture était haute : cinq fois de suite il retomba sur le sol. Mais la sixième fois, dans un effort démesuré, il parvint à accrocher au rebord une de ses mains, puis l’autre. Il tenta alors de se hisser par l’ouverture, mais elle était trop étroite pour donner passage à un homme, fut-il mince comme Robin.

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