Remède de cheval by M.C. Beaton

Auteur:M.C. Beaton [Beaton, M.C.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2016-07-20T10:36:29.647000-03:00 JF
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2016-05-31T22:00:00+00:00

6

Agatha et James ne purent se mettre en route pour Royal Leamington Spa que tard le lendemain, car un nouveau drame avait frappé Carsely : on avait pénétré par effraction dans le cabinet vétérinaire et éventré l’armoire à pharmacie. Un travail soigné et efficace. Le voleur avait brisé un panneau vitré de la porte de derrière, de façon à pouvoir passer le bras et tourner le verrou.

« C’est sans doute de là que venait l’adrénaline, expliqua Bill Wong, harassé. Sauf que l’agent Griggs affirme qu’il n’a pas arrêté de surveiller les lieux au cours de ses rondes, et qu’il n’y avait aucune trace d’effraction jusqu’à hier soir.

– Il n’avait probablement pas remarqué que la vitre était cassée, dit James.

– Fred Griggs est un flic consciencieux.

– Alors vous pensez qu’on a voulu amener la police à supposer que l’adrénaline venait de là ? demanda Agatha.

– Ça se pourrait. Mais que de complications inutiles ! Et puis, ça jette le doute sur le décès de Paul Bladen. Nous ne voyons pas qui aurait pu vouloir la mort de Mrs. Josephs. »

Les dépositions de James et d’Agatha concernant la découverte du flacon furent ensuite méticuleusement recueillies.

« L’analyse de celui qu’on a retrouvé montre qu’il contient des traces de tranquillisants. On s’est renseigné auprès du médecin du coin : vous seriez stupéfaits de connaître le nombre de femmes sous tranquillisants à l’époque éclairée qu’est la nôtre ! Maintenant, j’ai quelque chose à vous dire, à tous les deux. Par moments, le travail de la police peut paraître lent et laborieux, mais c’est quand même moins dangereux de la laisser faire que d’aller jouer les détectives en semant la zizanie partout. S’il vous plaît, ne vous mêlez plus de ce qui ne vous regarde pas.

– Si on ne s’était pas mêlés de ce qui ne nous regardait pas, comme vous dites, protesta Agatha avec véhémence, vous auriez continué à penser que la mort de Paul Bladen était accidentelle !

– Et Mrs. Josephs serait peut-être encore en vie. Laissez-nous faire, Agatha. »

Après le départ des enquêteurs, James déclara avec réticence : « On dirait que nous ne sommes pas franchement populaires.

– Oui, je suppose qu’on ferait mieux de laisser tomber, répondit Agatha du bout des lèvres. Je devrais peut-être songer à m’occuper de mon jardin.

– Votre pelouse devant la maison aurait bien besoin d’un traitement. Venez, je vais vous montrer ce que je veux dire. »

Elle sortit la première. En jetant un coup d’œil dans la ruelle, elle aperçut Freda Huntingdon debout devant le cottage voisin, et battit en retraite si rapidement qu’elle heurta James.

« J’ai changé d’avis, annonça-t-elle en claquant la porte, avant de le reconduire à la cuisine. Prenez une autre tasse de café, je vais vous expliquer.

« Bien, commença-t-elle lorsqu’ils furent assis. Voici comment je vois les choses. »

À cet instant, la sonnette retentit, d’un coup bref et péremptoire.

« Vous n’allez pas ouvrir ? demanda James.

– Oh, je suppose que si. »

Elle se leva à contrecœur. Regarda par le judas. Freda se tenait sur le pas de sa porte.

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