Régression de la démocratie et déchainement de la violence by Monique Chemillier-gendreau Régis Meyran

Régression de la démocratie et déchainement de la violence by Monique Chemillier-gendreau Régis Meyran

Auteur:Monique Chemillier-gendreau, Régis Meyran
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions Textuel
Publié: 2019-04-14T16:00:00+00:00


La violence au plan international

Passons maintenant au niveau international. Cela a-t-il un sens de parler de « communauté internationale » ?

Non. C’est un terme improprement employé. Qui dit communauté, dit perception d’un destin commun par ceux qui la forment. La société mondiale actuelle est une société inter-étatique, dont les membres sont les États en rivalité les uns avec les autres, que ce soit sur le plan militaire ou commercial.

Mais en quoi cette juxtaposition d’États n’est-elle pas politique ?

Les États ne forment pas une communauté politique parce qu’il n’existe entre eux aucun espace de débat, ni de projet de se fixer un destin commun sur lequel pourrait s’exprimer des points d’accord et de désaccord. D’ailleurs, c’est une société qui peine à se doter d’un droit commun. Le droit international n’est formé que des règles auxquelles les États ont souscrit dans leur souveraineté et encore, ils peuvent d’en dégager s’ils le souhaitent. Et l’espace de débat qui aurait pu naître avec les institutions internationales, n’en est pas un car dans les instances du système des Nations Unies, les États se comportent en fonction de leurs intérêts nationaux et aucunement dans la recherche de ce que pourrait être un intérêt commun. Cela est criant sur la question du désarmement ou de la protection de l’environnement. Ajoutons, enfin, que les souverainetés sont très inégales entre États. Les plus faibles, et ils sont nombreux, se comportent en vassaux de ceux qui les soutiennent financièrement ou militairement. Et même pour les plus puissants, la souveraineté dont ils se targuent et à l’abri de laquelle ils refusent les progrès d’un droit commun, ne correspond plus à un pouvoir réellement autonome.

Avec la globalisation, les flux de marchandises et de personnes augmentent…

La société mondiale est tissée d’une interdépendance extrêmement forte et à laquelle aucun État n’échappe dans les domaines économique, commercial, financier, technologique. C’est ce que l’on nomme globalisation, alors qu’il n’y a aucune solidarité politique globale que l’on pourrait désigner du terme différent de mondialisation. Là est l’extrême danger du monde que nous vivons. Il est vrai que tout circule. Mais pour ce qui est des capitaux, des marchandises, des informations, c’est dans une liberté de plus en plus grande, assortie toutefois de menaces de protectionnisme. Quand il s’agit de personnes, les souverainetés se dressent et les restrictions obéissent à des mobiles purement idéologiques. Ces circulations, si on savait mieux les gérer, pourraient être positives. Mais le désordre actuel engendre des problèmes de sécurité, de climat, de biodiversité, d’alimentation, de santé… que l’on s’évertue à résoudre à l’échelle nationale alors que ce sont indéniablement des problèmes globaux. Dans ce contexte, tous les États sans exception, quels que soient leurs régimes politiques, ne sont plus en mesure au nom des impératifs budgétaires d’assurer les fonctions de protection des populations ou les mécanismes de solidarité, alors qu’ils trouvent toujours les moyens d’assurer les fonctions de répression. Et le marché de la sécurité est florissant, partout dans le monde.

Mais des sociétés restent à l’écart de la globalisation avec le cas de



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