Rêver sous le IIIe Reich by Charlotte Beradt

Rêver sous le IIIe Reich by Charlotte Beradt

Auteur:Charlotte Beradt
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2021-04-18T16:00:00+00:00


L’homme à la barre qui n’est là lui aussi que parce qu’il y a été forcé nous est aujourd’hui bien connu. Son apparition surprenante dans ce contexte prouve que la rêveuse avait elle-même clairement vu cet aspect de la situation.

Un troisième rêve de la même femme, à nouveau plein d’actions, d’un refus réaliste de céder et des ombres à peine déformées que projettent ses journées :

J’ai gagné la Tchécoslovaquie à pied, par les Monts des Géants, mais juste pour une demi-heure et soudain je ne retrouve plus mon chemin, je ne sais plus comment je suis venue, je sais juste qu’il y avait des peupliers qui ressemblaient à des potences.

Soudain à Prague, deux camarades y sont aussi, Hilde et Walter. Eux non plus ne connaissent pas le chemin du retour. « Il y a dix jours, avec un tas de matériel dans le sac à dos, je suis passée par Krummhübel-Geiergucke » dis-je en me vantant quelque peu « et il y a trois semaines par Koppe». En tout cas nous ne connaissons pas le chemin bien que nous l’ayons emprunté.

Un homme coiffé d’une casquette surgit et emmène les deux autres. « Je vous appellerai plus tard » me dit-il. Je commence à ranger mon sac et à préparer ce que je vais dire.

On m’appelle, avant moi c’est le tour d’une marchande, une coquette sténotypiste est aussi là. La marchande a dit quelque chose mais on la laisse partir sans lui dresser procès-verbal. Je me lance : « cette fille, je la connais depuis l’enfance, je suis allée à l’école avec elle». L’homme à la casquette ricane : « inutile, un type de la SS, caché sur le balcon (le balcon aux géraniums de mon appartement) a tout entendu ». Surmontant ma frayeur je lui réponds aussitôt : « Alors vous savez tout de moi, alors je peux partir. » Et je peux partir.

Je me réveille toute contente, je me rendors et me retrouve à Prague.

Au music-hall je me demande comment je rentrerai. Comme je ne sais pas le faire à pied je devrai prendre le train et j’aurai besoin d’un passeport. Et voici qu’apparaît au music-hall quelqu’un avec cinq, six passeports dans les mains qu’il donne aux gens qu’il appelle. Je lui en arrache un quand il passe devant moi. On me pourchasse, je l’emporte. Mais quand j’ouvre le passeport, je vois qu’il est estonien, destiné à une femme de vingt-neuf ans, ça irait, mais il regorge de mentions ; elle a un lourd passé politique. Alors que je suis encore en train de le feuilleter je me trouve devant un douanier à la gare, je lui tends en souriant mon passeport pour qu’il le vise. Il suffit de vouloir, me dis-je et il a beau froncer les sourcils, je m’en tire.



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