Profileuse: Une Femme Sur La Trace Des Serial Killers by Bourgoin Stéphane

Profileuse: Une Femme Sur La Trace Des Serial Killers by Bourgoin Stéphane

Auteur:Bourgoin, Stéphane [Bourgoin, Stéphane]
Format: epub
Tags: tueus en série, serial killers, Policier
Éditeur: BERNARD GRASSET PARIS
Publié: 2011-12-22T15:05:53+00:00


CHAPITRE VIII

Le cannibale se met à table

Après sa condamnation, Stewart Wilken a été incarcéré dans l’établissement pénitentiaire de Saint Alban’s, à moins d’une demi-heure de route de Port Elizabeth. Il est dans un bâtiment sous régime de sécurité maximale, des mesures disciplinaires draconiennes l’entourent. Dans cette unité, il y a un gardien par détenu, tous assassins ou violeurs en série. C'est là que les condamnés à mort étaient exécutés, jusqu’à l’abolition de la peine de mort en Afrique du Sud, en novembre 1989. Saint Alban’s est considérée comme une Maximum Security Prison. A l’heure actuelle, les 227 prisons sud-africaines renferment plus d’un million de détenus pour 31 000 gardiens et personnels pénitentiaires. On estime à environ 100 000 le nombre de lits manquants, ce qui cause un problème de surpopulation. Près de 60 000 détenus sont incarcérés dans l’attente de leur jugement. Le label de haute sécurité implique une politique de tolérance zéro vis-à-vis des prisonniers qui sont enfermés dans une cellule individuelle vingt-trois heures sur vingt-quatre (c’est le cas de Wilken). Ils ne quittent leur cellule que menottés et ont droit à trois visites par mois, derrière une paroi vitrée. Ils ont les jambes entravées et ne sont pas autorisés à fumer, à posséder des appareils électriques, pas même un téléviseur. Leur seule heure d’exercice se déroule dans une cour fermée. Ils mangent dans leur cellule avec des ustensiles en plastique. Pour se raser, on leur donne une crème dépilatoire, en lieu et place d’un rasoir. La vidéosurveillance est permanente, de jour comme de nuit. Les appels téléphoniques sont autorisés dans la limite de dix minutes par semaine. Tous les détenus doivent se lever à six heures et ils ont droit à une douche par jour. Le courrier n’est pas limité, mais il est systématiquement lu et les colis fouillés. Leur régime consiste en trois repas par jour : petit déjeuner avec porridge, café, pain, lait, sirop et beurre ; déjeuner avec viande ou poisson, deux légumes, salade et boisson fraîche ; enfin le dîner comprend cinq tranches de pain beurré, de la confiture, un fruit et du café.

A Saint Alban’s, il n’y a pas eu d’évasion depuis des décennies. Une fois franchis les différents murs d’enceinte hérissés de barbelés, il faut passer plusieurs portes grillagées, avant qu’un gardien ne s’empare de tous vos effets personnels. Lorsqu’ils viennent rendre visite à Wilken, Micki Pistorius et Derick Norsworthy doivent déposer leurs armes. Dans les couloirs qui mènent à la salle où ils vont le rencontrer, ils croisent des prisonniers qui les interpellent, certains reconnaissent en Derick l’inspecteur qui les a mis derrière les barreaux. Des plaisanteries fusent entre Derick et les détenus. La plupart d’entre eux sont jeunes, à peine sortis de l’adolescence. Quelques-uns arborent des uniformes de couleur orange, d’autres sont en vert. Les odeurs corporelles des hommes sont fortes, à cause de la transpiration et de la peur qui les tenaille. Chaque jour, des bagarres éclatent parmi ces prisonniers, tous condamnés à de très lourdes peines, sans aucune possibilité de libération anticipée.



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