Prince de sang by Raymond E. Feist - L'entre-deux-guerres - 1

Prince de sang by Raymond E. Feist - L'entre-deux-guerres - 1

Auteur:Raymond E. Feist - L'entre-deux-guerres - 1 [Raymond E. Feist - L'entre-deux-guerres - 1]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Erland entra d’un pas décidé et marcha directement jusqu’au centre de la salle. Le son de ses bottes sur le sol de pierre paraissait déplacé, comme une intrusion bruyante et effrontée en ce lieu où le cuir souple des sandales et des babouches était de mise. Le silence absorba le bruit, car personne ne parlait. Tous les yeux étaient fixés sur le cortège venu du royaume des îles.

Sous le dais, devant un trône d’or, on avait éparpillé des coussins, sur lesquels une vieille femme était étendue. Erland essaya de la regarder normalement, sans avoir l’air de la dévisager, et s’aperçut qu’il n’y arrivait pas. Là, appuyée sur des coussins devant le trône le plus puissant du monde connu, se trouvait la souveraine la plus puissante du monde connu. Il s’agissait en l’occurrence d’une toute petite femme desséchée, d’apparence quelconque. Elle portait un costume assez semblable au traditionnel pagne blanc, sauf que le sien était plus long et tombait en dessous du genou. Sa ceinture était incrustée de gemmes splendides qui captaient la lumière des torches et renvoyaient des reflets scintillants danser sur les murs et le plafond. L’impératrice était également vêtue d’un ample corsage blanc, fermé sur le devant par une broche en or incrustée d’un superbe rubis, gros comme un œuf de pigeon. Un diadème, également en or, incrusté de saphirs et de rubis, ornait son front. Le prince n’avait jamais vu d’aussi belles pierres précieuses. Une somme équivalente au revenu de toute une nation décorait le corps de cette vieille femme.

Sa peau basanée ne parvenait pas à masquer la pâleur due à son âge avancé. Ses gestes étaient ceux d’une femme de quatre-vingt-cinq ans, et non de soixante-quinze. Ce furent ses yeux qui permirent à Erland de ressentir toute la grandeur du personnage, car ils brûlaient encore d’un feu intérieur.

Ces mêmes yeux sombres, et pourtant aussi étincelants que les rubis et les saphirs qui ornaient son front, se posèrent sur le prince tandis qu’il avançait entre les convives qui passeraient la soirée en compagnie de l’impératrice. Autour du dais, une douzaine de tables basses avaient été placées en demi-cercle. Autour de chacune de ces tables, étendus sur des coussins, se trouvaient ceux que l’impératrice estimait dignes d’un tel honneur.

Erland s’arrêta devant l’impératrice et inclina la tête, comme il l’aurait fait devant le roi son oncle. James, Gamina, et Locklear mirent un genou à terre et attendirent qu’on leur donne la permission de se relever, comme le leur avait dit l’officier chargé du protocole.

— Comment va notre jeune prince des Isles ?

La voix de cette femme était comme un coup de tonnerre au beau milieu d’un après-midi d’été, chaud et langoureux. Erland faillit sursauter. Cette simple question contenait plus de nuances et de significations qu’il était capable d’en exprimer. Surmontant une vague de panique totalement inattendue, il répondit aussi calmement que possible :

— Eh bien, Votre Majesté, mon oncle, le roi des Isles, vous adresse ses vœux de bonne santé et de bien-être.

Dans un petit rire, elle répliqua :

— Voilà qui est dans son intérêt, mon prince.



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