Premonitions 1, 2 et 3 by Smith L. J

Auteur:Smith, L. J.
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Éditeur: Michel Laffont
Publié: 2012-04-29T16:00:00+00:00

Il faisait jour quand Kaitlyn se réveilla, interpellée par Rob. Elle se précipita dehors pour le trouver, avec Anna, penché vers le sol devant le van.

L’asphalte était couvert d’une fine couche de sable apportée par le vent, sur lequel, tout autour du véhicule, restaient d’innombrables traces de pas.

— Des traces d’animaux, dit Anna. Vous voyez, ça, c’est un raton laveur, ça, un renard, et cette forme ovale provient d’un cheval non ferré ; ces petites-là appartiennent à un rat.

Kaitlyn ne se donna même pas la peine de dire que tous ces animaux ne pouvaient pas être venus là cette nuit. Elle se rappelait ce qu’avait raconté Rob la veille. Parfois, les victimes d’attaques psychiques retrouvaient des traces de pas humains ou d’animaux.

— Génial, murmura-t-elle. Je crois qu’on ferait mieux de filer. Rob se redressa en s’essuyant les mains.

— Je suis d’accord.

Ce qui ne se révéla pas si facile que ça dans la mesure où le van choisit ce moment pour faire un caprice. Rob et Lewis eurent beau inspecter le moteur, ils ne trouvèrent rien d’anormal ; d’ailleurs, il finit par démarrer.

— Je vais conduire un peu, dit Anna qui avait déjà actionné la clef. Dites-moi où on va.

— Tu restes sur la 101 en direction de l’État de Washington, indiqua Lewis. Mais on pourrait peut-être s’arrêter d’abord au prochain McDo pour le petit déjeuner. Kaitlyn quitta sans regret la côte basaltique du nord de l’Oregon. Gabriel n’avait pas ouvert la bouche de toute la matinée et elle commençait à se demander si elle n’avait pas commis une erreur, la veille au soir, sur la plage. Il allait falloir le prendre à nouveau à part pour lui parler et cette idée ne l’enchantait pas. Pourvu qu’on trouve bientôt cette fichue maison blanche ! songea-t-elle avant de se rendre compte, le cœur serré, que Gabriel avait raison : elle attendait sans doute beaucoup trop des gens qui l’habitaient. Et s’ils ne pouvaient rien pour eux ?

Morose, elle reporta ses pensées vers le paysage incolore sous le ciel gris de cette triste journée.

Ils dépassèrent des bouquets d’arbres, dont Anna leur dit que c’étaient des aulnes, qui de loin ressemblaient à de grands nuages roses. En fait, leurs branches étaient plutôt dénudées, mais les quelques feuilles rouges qu’ils portaient donnaient à l’ensemble une allure colorée.

Sur les bas-côtés se dressaient de petits kiosques présentant d’énormes bouquets de jonquilles à un dollar pièce, bien qu’il n’y ait personne pour encaisser l’argent. C’est le système d’auto surveillance, se dit Kaitlyn. Elle se serait bien offert quelques-unes de ces jolies fleurs jaunes mais ils n’avaient pas assez d’argent pour céder à ce genre de fantaisie.

Tant pis, je vais dessiner. Elle ouvrit son sac et en sortit son matériel, dont du jaune auréolin, une de ses couleurs préférées. Peu après, elle dessinait, levant à peine la tête lorsqu’ils traversèrent un pont sur la Columbia. Un panneau les accueillit : « Bienvenue dans l’État de Washington, l’État toujours vert ».

— Te voilà chez toi, Anna, dit Rob.

— Pas encore, le détroit de Puget est loin si on continue à longer la côte.

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