Pouvoir d'achat : le grand mensonge by Herlin Philippe

Pouvoir d'achat : le grand mensonge by Herlin Philippe

Auteur:Herlin Philippe [Philippe, Herlin]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Affaires, Économie
Éditeur: Eyrolles
Publié: 2018-10-02T00:00:00+00:00


Les gains de pouvoir d’achat sont importants et continuent encore sur les produits « purement » technologiques (télévision, ordinateur, smartphone), mais pas sur ceux qui incluent des parties mécaniques (machine à laver, réfrigérateur). Cette « marche du progrès » procède en fait de la loi de Moore, du nom d’un des fondateurs d’Intel, qui stipule que la puissance des microprocesseurs double tous les 18 mois. Tant que cette loi sera vérifiée, les gains de productivité demeureront massifs, et donc in fine les gains de pouvoir d’achat. Des ruptures technologiques comme les écrans plats y contribuent également. Mais dès que l’aspect mécanique prend le pas, les gains de productivité s’émoussent considérablement et le prix se met à stagner. Il faudra toujours un tambour, un moteur électrique et une pompe à eau pour faire fonctionner une machine à laver. L’aspirateur semble, lui, bénéficier de progrès dans l’aérodynamique et dans son fonctionnement (apparition du modèle sans sac en 1979 avec Dyson, du robot aspirateur en 2009).

On peut aussi constater que « l’effet mondialisation » aura eu un effet positif sur certains prix mais pour une durée assez courte, une dizaine d’années, entre 1990 et 2000, entre l’ouverture des marchés et la remontée des cours des matières premières. On le voit sur le gigot ou la veste, en baisse sur la décennie 1990-2000 puis en stagnation ensuite. L’ampleur de la baisse des prix apportée par la mondialisation demeure finalement mesurée tandis, qu’au passage, une grande partie des usines françaises aura fermé, nous y reviendrons. Cette stagnation s’explique par la remontée du prix des matières premières, et également par le fait que les prix ne peuvent pas diminuer sans arrêt. Il faudra toujours des inputs concrets (engrais, nourriture animale, coton) et de la main-d’œuvre, même peu payée.

Les pertes sur l’immobilier sont massives, c’est le gros point noir de la période, que l’on commence en 1965 ou en 1975, c’est ce qui fait basculer le pouvoir d’achat global dans le rouge. La hausse de la « consommation de logement », qui inclut les loyers, ce que paieraient les propriétaires s’ils louaient leur logement, ainsi que l’eau, le chauffage et l’électricité, commence en 1983. Elle sera en partie compensée par les baisses de prix sur les autres produits dues à la mondialisation, mais cet effet s’arrête en 2000, nous l’avons dit, précisément au moment où les prix de l’immobilier se mettent à grimper, à Paris comme en France. Ce poids est alors d’autant plus ressenti par les ménages qui acquièrent leur habitation. L’euro sert d’exutoire mais le phénomène est plus profond.

Autant la progression de la consommation de logement à la fin des années 1960 peut se comprendre car les Français veulent améliorer leur confort par rapport à leurs parents (en 1954, au moment où l’abbé Pierre lance son fameux appel, moins de la moitié des habitations du pays dispose de l’eau courante), autant la hausse qui débute en 1983 est complètement subie. Par la suite, la hausse des prix des logements dans toute la France intervient à la fin des années 1990.



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