Pour en finir avec Dieu by Dawkins Richard

Pour en finir avec Dieu by Dawkins Richard

Auteur:Dawkins,Richard
La langue: fra
Format: mobi, epub
ISBN: 2221108930
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2008-03-26T23:00:00+00:00


Les cultes du cargo

Dans La Vie de Brian, un des nombreux points sur lesquels l’équipe des Monty Python a vu juste est l’extrême rapidité avec laquelle un nouveau culte religieux peut démarrer. Il peut apparaître pratiquement du jour au lendemain puis s’intégrer dans une culture où il va jouer de façon inquiétante un rôle majeur. Les « cultes du cargo » de Mélanésie et de Nouvelle-Guinée dans le Pacifique en sont l’exemple le plus célèbre dans la réalité. L’histoire tout entière de certains de ces cultes, du début jusqu’à la fin, se déroule dans les limites d’une mémoire d’homme. À la différence du culte de Jésus, dont les origines ne sont pas attestées de façon fiable, nous pouvons voir tous les événements se dérouler sous nos yeux (et même là, on en a maintenant perdu certains détails, comme nous allons le voir). Il est fascinant de deviner que le culte du christianisme a presque certainement commencé tout à fait de la même façon, et s’est répandu à la même vitesse.

Pour les cultes du cargo, ma principale source est l’ouvrage de David Attenborough, Quest in Paradise, que cet auteur m’a fort aimablement offert. Le schéma est toujours le même, depuis les tout premiers cultes au XIXe siècle jusqu’aux plus célèbres qui se sont développés à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Il semble que, dans tous les cas, les îliens ont été stupéfiés de voir les merveilles détenues par les immigrants blancs qui avaient débarqué dans leurs îles, notamment les hauts fonctionnaires, les soldats et les missionnaires. Peut-être étaient-ils victimes de la troisième loi d’Arthur C. Clarke que j’ai citée dans le chapitre 2 : « Toute technologie suffisamment avancée est impossible à distinguer de la magie. » Les habitants ont remarqué que les Blancs qui jouissaient de ces merveilles ne les fabriquaient jamais eux-mêmes. Quand certains articles avaient besoin d’être réparés, on les renvoyait, et il en arrivait toujours de nouveaux par « cargo », par bateau ou, plus tard, par avion. Jamais on ne voyait aucun Blanc fabriquer ou réparer quoi que ce soit ni, à vrai dire, faire quoi que ce soit que l’on puisse considérer comme un travail utile d’aucune sorte (être assis derrière un bureau à brasser des papiers était à l’évidence une espèce de dévotion religieuse). Et comme pour corroborer cette idée, les Blancs faisaient effectivement certaines choses qui ne pouvaient être que des cérémonies rituelles :

Ils construisent de grands mâts auxquels sont attachés des fils de fer ; ils sont assis, à écouter des petites boîtes qui brillent avec de la lumière et qui émettent des bruits curieux et des voix étranglées ; ils persuadent les indigènes de s’habiller pareil et ils les font marcher au pas cadencé – on aurait du mal à imaginer une occupation plus inutile. Et puis l’indigène réalise qu’il a trouvé une réponse à ce mystère. Ce sont ces actions incompréhensibles qui sont les rituels par lesquels l’homme blanc convainc les dieux d’envoyer le cargo. Si l’indigène veut le cargo, il doit, lui aussi, faire pareil.



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