Pot-Bouille by Émile Zola

Pot-Bouille by Émile Zola

Auteur:Émile Zola [Zola, Émile]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2010-05-20T04:00:00+00:00


Chapitre XI

Lorsque, le lendemain, à huit heures, Octave descendit de sa chambre, il fut très surpris de trouver toute la maison au courant de l’attaque de la veille et de la situation désespérée où était le propriétaire. Du reste, la maison ne s’occupait pas du malade : elle ouvrait la succession.

Dans leur petite salle à manger, les Pichon s’attablaient devant des bols de chocolat. Jules appela Octave.

– Dites donc, en voilà un remue-ménage, s’il meurt comme ça ! Nous allons en voir de drôles… Savez-vous s’il y a un testament ?

Le jeune homme, sans répondre, leur demanda d’où ils tenaient la nouvelle. Marie l’avait remontée de chez la boulangère ; d’ailleurs, ça filtrait d’étage en étage, et jusqu’au bout de la rue, par les bonnes. Puis, après avoir allongé une tape à Lilitte qui lavait ses doigts dans le chocolat, la jeune femme dit à son tour :

– Ah ! tout cet argent !… S’il songeait seulement à nous laisser un sou par pièce de cent sous. Mais il n’y a pas de danger !

Et comme Octave les quittait, elle ajouta :

– J’ai fini vos livres, monsieur Mouret… Veuillez les reprendre, n’est-ce pas ?

Il descendait vivement, inquiet, se souvenant d’avoir promis à Mme Duveyrier de lui envoyer Berthe avant toute indiscrétion, lorsque, au troisième, il tomba sur Campardon, qui sortait.

– Eh bien ! dit ce dernier, votre patron hérite. Je me suis laissé conter que le vieux a près de six cent mille francs, plus cet immeuble… Dame ! il ne dépensait rien chez les Duveyrier, et il lui restait pas mal sur son magot de Versailles, sans compter les vingt et quelques mille francs des loyers de la maison… Hein ? un fameux gâteau à se partager, quand on est trois seulement !

Tout en causant ainsi, il continuait de descendre, derrière Octave. Mais, au second, ils rencontrèrent Mme Juzeur, qui revenait de voir ce que sa petite bonne Louise, pouvait bien faire le matin, à perdre plus d’une heure pour rapporter quatre sous de lait. Elle entra naturellement dans la conversation, très au courant.

– On ne sait pas comment il a réglé ses affaires, murmura-t-elle de son air doux. Il y aura peut-être des histoires.

– Ah bien ! dit gaiement l’architecte, je voudrais être à leur place. Ça ne traînerait pas… On fait trois parts égales, chacun prend la sienne, et bonjour bonsoir !

Mme Juzeur se pencha, leva la tête, s’assura de la solitude de l’escalier. Enfin, baissant la voix :

– Et s’ils ne trouvaient pas ce qu’ils attendent ?… Des bruits circulent.

L’architecte écarquillait les yeux. Puis, il haussa les épaules. Allons donc ! des fables ! Le père Vabre était un vieil avare qui mettait ses économies dans des bas de laine. Et il s’en alla, parce qu’il avait un rendez-vous à Saint-Roch, avec l’abbé Mauduit.

– Ma femme se plaint de vous, dit-il, à Octave, en se retournant, après avoir descendu trois marches. Entrez donc causer de temps à autre.

Mme Juzeur retenait le jeune homme.

– Et moi, comme



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