Porno-dollars by Richard Sapir & Warren Murphy

Auteur:Richard Sapir & Warren Murphy [Sapir, Richard & Murphy, Warren]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: PLON
Publié: 1983-10-13T22:00:00+00:00

CHAPITRE VII

Quand l’ambulance arriva à la demeure de Pruiss, Theodosia avait pris sa décision. Elle gardait les trois autres gardes du corps. Elle se tordit nerveusement les mains en l’annonçant à Remo.

— Ce n’est pas nécessaire, dit-il.

— Non, dit Chiun. Pas nécessaire. Si vous avez de l’argent à jeter par les fenêtres, je connais un charmant petit village où les gens…

— Chiun ! avertit Remo.

Theodosia secoua la tête. Ses longs cheveux noirs dansèrent sur ses épaules.

— Non, c’est ce que je veux. Je dormirai plus tranquille.

— À votre aise, lui dit Remo. Qu’ils ne nous gênent pas, c’est tout.

— Arrangez-vous. Je ne veux parler à personne, ce soir.

Remo réunit les trois gardes du corps dans l’ancienne boutique du moniteur de golf du country club, au rez-de-chaussée.

Ils arrivèrent comme s’ils s’attendaient à une embuscade, examinant furtivement la salle, jetant des coups d’œil méfiants derrière les vitrines et les portes.

Remo s’entraînait avec un putter, pris dans un sac échantillon de crosses.

— Personne ne se cache non plus dans les sacs de golf, dit-il en levant les yeux.

— Écoutez un peu, Yank, qu’est-ce ça signifie ? demanda le colonel mercenaire. Nous sommes censés être de service.

C’était un grand costaud avec une moustache aux pointes si effilées que seul un sadique aurait infligé une telle discipline à ses poils.

Le spécialiste des pistolets et le champion de karaté approuvèrent.

— Theodosia a décidé de vous garder, dit Remo. Ne me demandez pas pourquoi.

— Parce que nous sommes les meilleurs, tiens ! répliqua le colonel.

— Bien sûr. Ben voyons.

Remo lança sa balle à travers la salle de manière à ce qu’elle s’arrête à juste quatre mètres, sur une petite tache foncée du tapis vert. Les boutiques de golf avaient toujours un tapis vert.

— Je voulais simplement vous dire de ne pas vous trouver sur notre chemin, reprit-il. Travaillez dehors, où vous voulez.

Il examina la poignée de caoutchouc souple de son putter.

— Vous ne pouvez pas savoir ce que c’est assommant de pouvoir faire un putt en un seul coup sur tous les greens, dit-il. J’aimais mieux le golf quand je ratais un coup de temps en temps.

— Vous savez, Yank, dit le colonel avec un petit ricanement, quand tout ça sera fini…

— Si vous vous gardez comme vous avez gardé Pruiss dans cet hôpital, quand ce sera fini vous aurez de la veine si vous êtes en vie.

— Vous êtes toujours si arrogants, les Américains, gronda le colonel, une main sur sa mitraillette. Quand ce sera fini, rien que vous et moi.

Remo lui sourit et envoya une autre balle sur le tapis. Elle s’arrêta contre la première.

— Ça n’a pas l’air de vous inquiéter, Yank.

— Je vous le dis. Je ne rate jamais. Un seul putt, à tous les coups.

— Je ne parle pas de votre damné golf ! Je parle de choses importantes. La vie et la mort.

— Si vous voulez quelque chose d’important, essayez donc une Nassau à vingt dollars sur le neuf.

— La vie et la mort, insista le colonel. Vous savez combien d’hommes j’ai tués ?

Remo lança une troisième balle qui s’arrêta tout contre les deux autres.

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