PolicierChandler,RaymondLe jade du mandarin - Chandler,Raymond by Chandler Raymond

PolicierChandler,RaymondLe jade du mandarin - Chandler,Raymond by Chandler Raymond

Auteur:Chandler,Raymond [Chandler,Raymond]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 2011-07-21T22:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Galbraith ouvrit grand la bouche comme pour reprendre son souffle. Puis tout son visage se contracta, il fit volte-face et le Luger claqua une seule fois. Je m’aplatis sur le sol à l’instant où la mitraillette lâchait une brève rafale. Galbraith s’écroula à côté du bureau et tomba sur le dos, les jambes tordues. Le sang se mit à couler de son nez et de sa bouche.

Le flic en infirmière devint aussi blanc que sa coiffe. Son pistolet lui tressauta dans la main. Ses mains se tendirent comme pour agripper le plafond. Il y eut un silence étrange, comme hébété. Une âcre odeur de poudre flottait dans la pièce. De son perchoir à la fenêtre, Farmer Saint s’adressa à quelqu’un au-dehors de la maison. Une porte s’ouvrit et se referma et des pas précipités retentirent dans le hall. La porte de la pièce s’ouvrit brusquement. Diana Saint fit irruption, armée jusqu’aux dents. Elle était grande, belle, sombre, avec son petit chapeau noir penché sur l’oreille et ses mains gantées tenant chacune un automatique.

Je me relevai, les mains bien en vue. D’une voix calme, elle lança vers la petite fenêtre sans la regarder :

— Ça va, Jerry. Je les ai en main.

La tête de Saint, ses épaules et sa mitraillette disparurent de l’encadrement de la fenêtre, découvrant un carré de ciel bleu sur lequel se détachaient les branches lointaines d’un grand arbre.

Il y eut un choc mat comme si des pieds avaient atterri au bas d’une échelle sur un porche de bois. Dans la chambre, nous étions cinq statues, dont deux gisant à terre.

Il fallait que quelqu’un se décide à bouger. La situation appelait deux cadavres de plus. Du point de vue de Saint, je ne voyais vraiment pas d’autre solution. Il fallait faire un nettoyage par le vide complet.

Le truc n’avait pas marché quand ça n’était pas un truc. Je l’essayai de nouveau maintenant que c’en était un. Ostensiblement, je regardai au-dessus de l’épaule de la jeune femme, arborai un large sourire plutôt crispé et dis d’une voix rauque :

— Salut, Mike, t’arrives juste à temps.

Elle ne marcha pas une seconde mais se raidit dans une crise de fureur subite. Elle me lâcha un pruneau du pétard qu’elle tenait à la main droite. C’était un très gros calibre pour une femme, et il tressauta dans sa main. L’autre flingue suivit le mouvement. Je ne vis pas où les balles se perdaient et piquai une tête sous les deux pistolets.

Je heurtai Diana Saint de l’épaule à mi-cuisse. Elle bascula en arrière et se cogna la tête contre le montant de la porte. Sans beaucoup la ménager, je luis fis sauter les deux flingues des mains. D’un coup de pied, je fermai la porte et tournai la clef, puis m’éloignai en rampant d’un soulier à talon aiguille qui faisait de son mieux pour me démolir le nez.

— Impec, fit Duncan et il se jeta à plat ventre pour ramasser son pistolet sur le sol.

— Fais gaffe à la petite fenêtre si tu tiens à ta peau, lui lançai-je, hargneux.



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