Pied-noir, poings nus: De Bab-el-Oued à Las Vegas by Michel Acariès

Pied-noir, poings nus: De Bab-el-Oued à Las Vegas by Michel Acariès

Auteur:Michel Acariès [Acariès, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion
Publié: 2018-04-04T00:00:00+00:00


XI

Point d’impact

— Allô Michel ? C’est Charles. Je venais un peu aux nouvelles…

— Salut Charles, ça va, on fait aller…

— Ça reste quand même une belle réunion et le POPB était plein à craquer…

— Oui, de ce côté-là, on ne se plaint pas.

— Et Louis, il en est où ?

— Il vient de repartir pour les États-Unis.

— C’est bien, c’est bien, ça va l’empêcher de gamberger.

— Oui, mais je ne te raconte pas les dernières semaines : il était sens dessus dessous.

— Je comprends, oui… Écoute, Michel, je suis désormais à la tête du service des sports d’une nouvelle chaîne à péage qui sera lancée en novembre prochain et on cherche à diffuser de beaux événements lors des premiers temps du lancement.

— Tu quittes l’AFP ?

— Oui, le projet télé est ambitieux et le sport sera une clé de voûte de la programmation.

— Avec de la boxe ?

— Oui, de la boxe. Nous avons des droits de retransmission du golf, du foot, et on aimerait étoffer l’offre avec de belles réunions.

— D’accord, d’accord, mais tu verrais…

— Et si tu essayais quelque chose avec Louis ?

— Avec Louis ? Mais quoi ?

— Je ne sais pas, réfléchis. Un truc important…

— OK, OK, je vois ça. Rappelons-nous dans une semaine.

Je connaissais Charles Biétry depuis belle lurette. Responsable du service des sports de l’Agence France-Presse, il avait couvert une flopée de réunions de boxe et suivi du même coup la carrière de Louis. Nous nous entendions bien et je sentais en lui une passion doublée d’un profond respect envers la boxe et ses acteurs. En fait, il n’y avait bien qu’un seul mot que je n’avais pas bien saisi au cours de son appel : chaîne à péage. Ça signifiait quoi péage, ici ? Qu’il allait bosser pour une télévision d’autoroute ?

Louis était retourné à New York après des semaines d’apathie, de colère, d’abattement, mais jamais de résignation. Il lui fallait effacer les hématomes, la rancœur, et rien de tel qu’un sac de frappe et un sparring-partner panaméen dans une salle glauque pour se défouler et reprendre le fil du métier.

Dans un premier temps, je contactais Rodolfo Sabbatini pour prendre la température. Nous étions au début de l’été 1984 et la perspective d’un combat en fin d’année dépendait de bien des paramètres : l’état du « marché », les opportunités possibles avec tel promoteur, tel boxeur… À son tour, Sabbatini en touchait mot à son alter ego de New York Bob Arum, manager de Davey Moore, avec lequel il travaillait par ailleurs régulièrement pour vendre les droits de diffusion à une chaîne de télévision américaine.

Charles me rappelait comme convenu une semaine plus tard.

— Bonjour Michel, ça va ? Alors, tu as eu le temps de réfléchir à ce que je t’ai dit ?

— Oui, un peu. Au fait, elle s’appellerait comment ta chaîne ?

— Canal Plus, mais ça reste entre nous, d’accord ? Donc… Y aurait-il une possibilité ?

— C’est possible, oui.

— Super ! Et ce serait quoi ?

— Il y a un boxeur qui vient de battre Wilfredo Benitez.

— Oui, Davey Moore… Davey Moore ? Tu pourrais faire ça ?

— Je ne te dis pas que je peux



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.