Peur sur la ville by Zimmermann N. M

Peur sur la ville by Zimmermann N. M

Auteur:Zimmermann, N. M. [Zimmermann, N. M.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion Jeunesse
Publié: 2013-05-14T22:00:00+00:00


CHAPITRE 9

Je me suis arrêté sur le seuil de la maison pour regarder mon père charger un petit sac de voyage à l’arrière de la voiture. Il n’avait pas reparlé de l’argent disparu depuis la veille, mais il ne cessait de m’observer d’un air grave pour m’inciter à avouer.

Pour une fois, je regrettais presque de ne pas être le coupable. Après ce que j’avais entrevu hier, j’avais peur que ce vol ne cache quelque chose de bien pire.

J’avais pensé à parler à mes parents de ce qui s’était passé chez Aaron. Finalement, je ne l’avais pas fait. Ils ne m’auraient pas cru. De toute façon, je n’avais aucune preuve. En plus, avouer que j’avais suivi Sam ne m’aurait attiré que des ennuis.

Mon père a refermé le coffre. J’ai entendu ma mère prendre son manteau et son sac dans le placard de l’entrée.

Rester avec Sam me rendait nerveux. En temps normal, j’aurais été ravi. Sam était cool. Avec lui, je n’étais pas obligé d’être à table à l’heure et je pouvais regarder la télévision toute la nuit si j’en avais envie. Aujourd’hui, c’était différent. C’était toujours mon frère, bien sûr. Ce n’était pas comme si j’avais peur de lui. Mais c’était différent quand même.

J’espérais qu’il ne voudrait pas inviter d’autres membres de l’équipe de foot à la maison.

Ou pire. Aaron.

Ma mère s’est penchée devant le miroir de l’entrée pour réajuster l’une de ses boucles d’oreille.

— Maman ?

— Hum ?

— Je peux dormir chez Juan ?

Ma mère s’est redressée. J’ai vu une ombre projetée depuis le seuil de la cuisine. C’était Sam.

— Pas question, a dit ma mère. Tu es sous la responsabilité de ton frère et tu dois lui obéir. Tu ne sors pas du périmètre du jardin avant qu’on soit rentrés. D’ailleurs, tu as ton cahier de vacances à faire et il faut s’occuper de la pelouse. Sam passe la tondeuse, toi, tu te charges du coupe-bordure.

— Quoi ? C’est une blague ! ai-je protesté.

— Absolument pas. Et comme tu seras occupé, tu n’auras pas le temps de penser à ce que tu pourrais être en train de faire avec tes amis. Tu vois, tout le monde y gagne !

Des maths et de l’herbe coupée, exactement les vacances de mes rêves…

Elle est passée devant moi pour rejoindre mon père à la voiture. Sam s’est approché pour les regarder partir.

Ma mère nous a fait un signe de la main. Puis elle a tendu un index menaçant dans notre direction.

— Ça a intérêt à être fait à notre retour, ou vous allez m’entendre ! Allez, soyez sages, les garçons !

J’ai marmonné « à demain ». Sam a agité le bras comme si nos parents partaient pour des mois.

Je me demandais s’il cafterait si j’allais quand même chez Juan. Avec lui, on ne pouvait jamais savoir.

— Tu restes ici, a-t-il lâché, comme s’il avait lu dans mes pensées. Plutôt crever que de me farcir la pelouse tout seul.

— D’accord, ai-je dit. Finissons-en.

Je suis allé chercher le coupe-bordure dans la cabane à outils en traînant les pieds.



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