[Pelbar-1] Jestak by Williams Paul O

Auteur:Williams,Paul O [O, Williams,Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: GG
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

10

Ainsi que Whin l’avait annoncé, les montagnes étaient encore lointaines, et après une journée de course ils n’avaient atteint que leurs contreforts.

— Thro, sommes-nous en territoire émeri ? s’enquit Reor.

Comme en réponse, ils entendirent un grondement de sabots et se dissimulèrent. Une quinzaine de cavaliers passèrent, en direction du nord. Ils allaient disparaître lorsque le dernier homme ralentit sa monture pour étudier le sol. Ses compagnons faisaient tourner bride à leurs chevaux lorsque la lance d’Olor siffla et alla se planter entre les épaules du dernier Emeri. Les autres cavaliers saisirent leurs arcs, et flèches et lances se croisèrent dans les airs. Abrité derrière un arbre, Jestak tira quatre traits qui atteignirent tous leurs cibles.

Les survivants s’enfuirent et le Pelbar abattit un fuyard. Un cheval hennit, transpercé par une lance, et les compagnons de son cavalier revinrent lui prêter main-forte en brandissant leurs longues épées. Jestak tira sur deux autres Émeris et une lance en atteignit un troisième, mais les épées des cinq survivants s’abattirent sur les Shumaïs qui ne s’étaient pas reculés assez rapidement. Reor bondit sur la croupe d’un cheval, désarçonna son cavalier, et reçut un coup d’épée au bras gauche. La lance de Thro transperça son adversaire pendant que Jestak abattait deux autres Émeris. Les deux survivants s’enfuirent vers l’est, mais la lance de Stantu en tua un. Jestak tira sa dernière flèche, qui atteignit le cheval. Le cavalier fut désarçonné et cinq Shumaïs se précipitèrent pour le tuer.

— Jes ! cria Stantu.

Jestak pivota. Un Emeri courait vers lui, brandissant une longue épée. Le Pelbar n’eut que le temps de s’écarter et de s’emparer d’une arme sur le cadavre d’un cavalier. Son adversaire eut un rire, sûr de sa victoire. L’Emeri était habile et forçait Jestak à reculer, mais ce dernier parait chacun de ses coups. Faute de pouvoir porter une attaque, il abattait sa laine près de la garde de l’épée du soldat, qui finit par se briser. Stantu prit un arc et encocha maladroitement une flèche, puis tira sur l’Emeri.

Le combat avait été bref, mais lourd en pertes humaines. Tous les cavaliers avaient été tués, dont neuf par les flèches de Jestak. Olor jubilait d’avoir pour la première fois tué un ennemi, tout en étant bouleversé de voir Reor qui se tordait sur le sol, le corps ensanglanté. Tous se remémoraient les survivants du combat du grand gué et pensaient à l’hécatombe provoquée par les arcs des Sentanis. Neuf Shumaïs étaient morts, dont six sous les flèches des Émeris. Kod demeurait stoïquement assis alors que ses camarades retiraient le trait qui traversait son bras. Les blessés devraient regagner le campement d’Ottan, et il fut décidé qu’un homme valide les accompagnerait, ce qui réduirait leur nombre à vingt-quatre.

Les Shumaïs se rendirent auprès des cadavres des Émeris.

— Prenez leurs arcs, ordonna Thro. Nous devrons apprendre à nous en servir.

Ils firent des pansements sommaires aux blessés, puis les deux groupes se séparèrent. Ceux qui faisaient demi-tour laisseraient une large piste, afin d’inciter les Émeris à croire que les

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