[Peabody-05] La onzième plaie d'Égypte by Peters Elizabeth

[Peabody-05] La onzième plaie d'Égypte by Peters Elizabeth

Auteur:Peters,Elizabeth
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Policier
ISBN: 9782253147084
Éditeur: Alexandriz
Publié: 1988-01-04T23:00:00+00:00


CHAPITRE NEUF

Combien de temps se prolongea leur discussion, je ne saurais le dire. En tout cas, le lendemain matin, les femmes de ménage se plaignirent de la forte odeur de pipe et de bière qui régnait dans la chambre de Ramsès, et je fus obligée, en toute équité, de laver mon fils de cette accusation implicite. Lorsque je m’éveillai, Emerson était à mon côté. Il dormait du sommeil du juste, comme s’il avait la conscience parfaitement nette, et il souriait d’une manière propre à susciter les plus noirs soupçons. Il avait pris grand soin, en se couchant, de ne point me déranger.

Bien que j’eusse dormi seulement quelques heures, je me sentais régénérée et pleine d’ambition. Tel est l’effet que produit la juste indignation sur mon caractère.

Comme j’examinais le courrier du matin, attablée devant mon petit déjeuner, j’eus le plaisir d’y trouver des lettres d’Evelyn et de Rose. Cette dernière donnait des détails sur le retour de Bastet et me rassurait sur la santé d’icelle, en des termes qui ne laissaient aucun doute sur l’affection que vouait la scriptrice à cet estimable animal. Il est inutile de rapporter ici les conjectures de Rose concernant les raisons de la disparition de la chatte et de sa réapparition subséquente : en effet, j’ai déjà abordé ce sujet, et les événements ultérieurs devaient démontrer qu’elle avait – que nous avions vu juste. (Quoique personne ne m’ait jamais expliqué, de façon satisfaisante, pourquoi un félin d’une intelligence si remarquable avait fait preuve d’un tel aveuglement dans ce domaine particulier.)

La missive d’Evelyn contenait les habituelles et aimables nouvelles familiales. Hélas ! elle avait lu les articles de presse consacrés à l’émeute au British Museum, si bien que son appréhension et son désarroi remplissaient plusieurs pages de papier à lettres. Elle me pressait de quitter Londres sans délai, « car, écrivait-elle, lorsqu’on a affaire à des personnes mentalement perturbées, on ne peut jamais prévoir ce qui arrivera. Or, ma très chère Amelia, vous avez une extraordinaire propension à attirer ce genre de personnes ».

Je me promis de lui écrire séance tenante pour la rassurer – non seulement sur ce qu’elle avait lu dans les journaux, mais sur ce qu’elle risquait encore d’y lire. Il fallait espérer que Walter et elle ne fussent pas des lecteurs assidus du Morning Mirror. Non que le patibulaire individu de la photographie présentât la moindre ressemblance avec mon séduisant époux : son costume de rufian, son rictus féroce et sa fausse barbe à demi décollée (qui, par sa position, donnait l’impression qu’un petit animal à fourrure avait saisi Emerson à la gorge) l’eussent rendu impossible à identifier s’il n’y avait eu, sous le cliché, la légende destinée à éviter toute interprétation erronée de la part du lecteur. (« Le professeur Radcliffe Emerson, l’égyptologue renommé, assommant un constable au poste de police de Bow Street. ») Le texte d’accompagnement, émaillé d’allégations calomnieuses, n’omettait pas de citer l’établissement dans lequel nous avions été appréhendés. (J’entendais d’ici le cri d’horreur de ma tendre Evelyn :



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