Paul Kenny by Paul Kenny

Paul Kenny by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Kenny, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2014-02-09T05:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Coplan s’empara de la missive que lui tendait Maung Dan. L’écriture, tracée au stylo à bille, était très lisible. Le premier paragraphe de la lettre ne présentait rien de particulier, mais le ton changeait dans le second :

« … À mesure que le temps passe, et que je devrais m’habituer à cette sorte de retraite, c’est plutôt le contraire qui se produit. Je regrette de m’être laissé embarquer dans cette histoire, et laissez-moi vous rappeler que vous en êtes largement responsable. Malgré les précautions, les langues pourraient se délier un jour ou l’autre. Jamais plus je n’oserai reprendre du service dans la marine. On me le déconseille d’ailleurs d’une façon qui ressemble fort à une menace. Vous me comprendrez si j’insiste une fois encore : au cas où l’on viendrait vous questionner à mon sujet, prévenez-m’en de toute urgence. N’oubliez pas que si j’avais des ennuis, je serais contraint de révéler votre rôle. Et n’expédiez plus de courrier à mon nom ; adressez-le à Sida’s House, New Road 118. Un timbre de Birmanie, sur l’enveloppe, suffira à montrer qu’elle m’est destinée et qu’elle vient de vous… »

Francis replia le feuillet, demanda :

— Pourriez-vous me procurer une photocopie de cette lettre ?

— Bien sûr, dit Maung Dan. Vous l’aurez dans quelques minutes. Ainsi donc, le capitaine du Meerza s’est fixé en Thaïlande.

— Je savais depuis ce matin qu’il n’était pas retourné au Pakistan, et je voulais vous en informer.

Coplan se tourna vers Ma Hla Thar, s’enquit :

— N’avez-vous jamais vu le capitaine Kagzil ?

— Non. Je n’allais pas à l’agence et mon père n’amenait pas de marins à la maison. Il ne m’a jamais rien dit de cet homme.

Une chose apparaissait pourtant clairement : U Tun Zaw n’avait pas été le personnage falot et inoffensif qu’il semblait être. Une inquiétude le rongeait. Il avait continué à entretenir des relations avec Mohamed Kagzil mais n’en avait rien dit au siège de l’armement, à Karachi. Et, indirectement, le capitaine l’accusait d’avoir joué un rôle néfaste lors de la perte du Meerza.

De là à supposer que Kagzil, par souci de sa propre sécurité ou par vengeance, était à l’origine de la liquidation d’U Tun Zaw, il n’y avait pas loin.

Maung Dan semblait y avoir pensé.

Coplan lui dit :

— L’existence de cette lettre constitue un danger pour Ma Hla Thar. Il est à craindre qu’on essaie de récupérer ce document car il est très compromettant pour le Pakistanais.

Le colonel opina.

— Le lieutenant va regagner sa garnison aujourd’hui même, et une surveillance va être établie autour du domicile d’U Tun Zaw.

La jeune femme, manifestement dépassée par les arrière-plans du crime, éprouva le besoin d’en savoir davantage.

À Coplan, elle demanda :

— Comment se fait-il que vous, un Européen, participiez à cette enquête ? Et que vous connaissiez l’auteur de cette lettre ?

Les regards du colonel et de Francis se croisèrent. Ce fut l’officier qui prit la parole :

— Cette affaire comporte des aspects que nous ne pouvons vous dévoiler, lieutenant. Pouvez-vous affirmer, sous la foi du



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