Pattaya beach by Poupart Franck

Pattaya beach by Poupart Franck

Auteur:Poupart, Franck [Poupart, Franck]
La langue: fra
Format: mobi, epub
Éditeur: Hugo et compagnie
Publié: 2014-03-12T16:00:00+00:00


Au Marine Song, dans le rythme lancinant de la techno, les déhanchements se faisaient plus lents. Minées par une débauche de fatigue, les corps harassés, l’âme lourde, les filles ne répondaient plus que par intermittence aux sollicitations du ya baa fumé quelques heures plus tôt. La fatigue masquée par les amphèt et l’alcool refaisait surface portée par des vagues de neurotransmetteurs qui alourdissaient les muscles et ralentissaient les pensées.

Chaew avait disparu, se faufilant à travers la foule, pour rechercher cette amie si importante. Planté au bord de la piste, j’observais les danseurs, tout entier à leur vibration. Un type en débardeur venait d’interpeller une fille au regard brillant de lumière. Je flottais isolé au milieu de la masse en transe. Le désir jutait de partout, les corps se défiaient, on se frôlait avant de faire plus ample connaissance dans la pénombre. Parfois, lui ou elle se refusait. Le partenaire ne plaisait pas, on voulait trouver mieux. Il n’était pas trop tard.

Brusquement, tête cruelle surgie de nulle part, un cerbère thaï me braqua sa lampe torche dans la gueule.

– Qu’est ce que vous buvez ?

Le whisky glacé, ingurgité à l’hôtel avec Chaew, commençait à me pourrir la tête. Je lâchai un innocent « plus tard ». Mais le bouledogue s’énervait, montait sur ses grands chevaux. Il en avait visiblement marre de la clientèle de merde du Marine Song : que des Farangs fauchés qui venaient pour danser ou lever des filles mais sans consommer. Il éructait.

– Toi pas boire ! Toi aller toilettes !

Valait mieux pas le chercher. Après tout, l’entrée était gratuite. J’ai commandé une bière à 130 bahts à une serveuse aux yeux creux.

Portés par l’humus sonore, les corps bougeaient sur la piste. Comme ces jouets mécaniques agités de spasmes quand les piles s’épuisent. Sous le tissu, on pouvait deviner la chair des filles qui ondulaient se mouiller et se tendre de désir. Les croupes tremblaient, les culs minces, fendus, tout humectés de sueur oscillaient dans un effluve épicé de cuir délicat. À cette heure tardive, les cuisses se faisaient plus lourdes, plus denses, toutes excitées par la musique et la fatigue.

Une paire de fesses plus gloutonne que les autres s’est serrée contre moi.

– Toi avec lady thaïe ?

J’ai formé une mimique d’excuse en écartant les deux mains. La fille s’est éloignée. Elle marchait les jambes écartées comme une pute au matin. Cinq minutes plus tard, Chaew impériale a surgi de la foule. Même au milieu des beautés brunes du Marine Song, elle rayonnait de classe, Chaew. Les hommes la suivaient du regard. Je n’en revenais pas moi-même. Je lui ai pris la main. Mille bahts, mais j’étais fier comme si elle eut été ma femme.

Bien entendu, elle était seule. Sa copine était sans doute en train de sucer une bite quelque part entre Jomtien et Naklua.

*

* *

Nous sommes restés encore un peu, abrutis par le pouls brutal de la transe. Le temps de finir ma bière. Devant la discothèque, un attroupement était en train de se former.

– On prend par la Beach road ! J’ai besoin de l’air marin

Chaew n’a rien dit.



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