Par le bout du nez ! La psychologie de l’enfant roi et la compétence parentale by Gilbert Richer

Par le bout du nez ! La psychologie de l’enfant roi et la compétence parentale by Gilbert Richer

Auteur:Gilbert Richer
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai
ISBN: 978-2-922598-77-2
Éditeur: Option Sante, Productions-Éditions
Publié: 2012-12-20T16:00:00+00:00


La maternité tardive

On retrouve le phénomène de la maternité tardive dans trois situations. Dans un premier temps, de plus en plus de couples ont décidé de reporter à un âge ultérieur la venue d’un enfant en vertu d’une priorité accordée au développement de leur carrière respective ou en vertu d’un engagement tardif dans une relation de couple. Incidemment, à l’échelle nationale au Canada, 48 % des mères étaient âgées de 30 ans ou plus en 2003. Les femmes n’ont d’ailleurs cessé de retarder l’âge auquel elles donnent naissance à un premier enfant ; toujours au Canada, en 1961, l’âge moyen était de 22,5 ans alors qu’aujourd’hui, il est de 28 ans15.

Dans un second temps, il y ceux qui sont sur le point de parachever leur tâche éducative et qui n’attendaient pas l’avènement du « petit dernier », puis, finalement, ceux qui sont parvenus à surmonter leurs difficultés de fécondité. Ces trois situations exposent à coup sûr les parents au développement d’attitudes éducatives propices à l’avènement d’un enfant-roi en vertu de certaines caractéristiques liées à leur progression en âge. Ne faites pas l’erreur de conclure ici à un lien direct et automatique entre la maternité tardive et la probabilité du développement d’un enfant-roi ; je veux simplement souligner qu’il vous faut demeurer prudents, si telle est votre situation.

La première de ces caractéristiques est liée aux besoins inhérents du simple fait de vieillir. Vous aurez sûrement noté (ou vous noterez) les changements importants apparaissant au tournant de la quarantaine et plus particulièrement au tournant de la cinquantaine pour l’homme. Parmi ces changements, il y en a un qui tend à passer plutôt inaperçu, celui du besoin et du désir d’une certaine tranquillité, d’une paix d’esprit devant la vie qui s’égraine inexorablement et qui annonce la retraite éventuelle, dont certains ont amorcé le compte à rebours. Il est bien évident que la vivacité ainsi que l’agitation naturelles de l’enfant viennent à l’encontre de cette recherche de tranquillité, conduisant trop facilement à des séances de négociation ou à une trop grande permissivité dans un but d’évitement des tensions et des conflits pouvant subtiliser cette paix maintenant recherchée.

La seconde caractéristique découle de la différence inévitable entre les générations. Lorsque le jeune parvient à la puberté avec toute la crise identitaire qui l’accompagne, crise particulièrement aiguë de nos jours si l’on considère l’incidence élevée des phénomènes de violence et de consommation de psychotropes chez notre jeunesse, il y a toute une différence dans la patience ainsi que dans la disponibilité éducative selon que les parents sont âgés de 35 ans ou de 55 ans. Non seulement les priorités de vie affichent-elles des différences marquées, mais l’écart creusé entre les générations augmente les difficultés de reconnaissance et de compréhension des valeurs animant leur progéniture. Plus la différence d’âge devient marquée, plus la patience se volatilise pour inviter au laxisme ainsi qu’à l’abaissement du seuil de tolérance ; le cadre éducatif risque alors de souffrir grandement d’un manque de rigueur et de présence auprès de l’enfant qui, devenu



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