Panique au manoir by M.C. Beaton

Auteur:M.C. Beaton [Beaton, M.C.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier / Thriller / Suspense
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2018-03-06T23:00:00+00:00

Le lendemain, Agatha en était à se demander si l’effervescence se calmerait un jour. Et de fait, pendant la semaine qui suivit, le village se trouva plus ou moins en état de siège.

« C’est votre faute ! » cria Polly à Agatha lorsqu’elle la croisa sur la place. À cause des fées, non seulement les touristes mais des hurluberlus de tout poil affluaient au village. Arrivèrent ensuite les travellers, fléaux des campagnes, avec leurs chiens agressifs et leurs enfants crasseux, leurs camionnettes et fourgons déglingués qu’ils installèrent sur la place. Ils furent finalement évacués par la police et partirent dans un nuage noir de gaz d’échappement. Après leur départ, la place ressemblait à une décharge ; et il ne restait plus un seul canard dans la mare, car ils les avaient tous mangés.

Aussi, quand Agatha découvrit un matin Harriet et Polly sur le pas de sa porte, elle fut plutôt surprise.

« Je peux vous aider ? demanda-t-elle, un peu mal à l’aise.

– Oui. Nous nous y mettons tous pour nettoyer la place. » Et elle tendit à Agatha un rouleau de sacs-poubelle.

Heureuse de ne plus être ostracisée, Agatha accepta de les suivre. Elle appela Charles pour qu’il vienne les aider, mais il devait soudain être devenu sourd, car il ne répondit pas. Elle partit donc avec Harriet et Polly.

« Je suis désolée à propos de cette histoire de fées, dit Agatha. Ça m’a tout simplement échappé.

– Oh, on ne peut plus vous jeter la pierre. Tout le monde au village a déblatéré sur les fées devant les caméras de télévision, dit Polly non sans amertume car personne ne lui avait rien demandé. Et Mrs Jackson ? Elle est venue faire le ménage chez vous ?

– Pas encore. Elle devait venir, mais elle a fait dire plusieurs fois qu’elle ne se sentait pas bien. Et Lucy ? Est-ce que quelqu’un l’a vue ? »

Les deux autres secouèrent la tête.

« Il paraît qu’elle est au manoir et qu’elle a reçu la visite de ses avocats, annonça Polly. Et la police y est toujours.

– Oh, Seigneur ! s’exclama Agatha en découvrant l’ampleur des dégâts sur la place.

– Et ce n’est pas tout, renchérit Harriet avec une sombre délectation. Ces fichus travellers ont fait leurs besoins dans la mare, alors on a appelé quelqu’un du ministère de l’Environnement qui doit venir nous conseiller sur la meilleure méthode pour purifier l’eau. »

Plusieurs autres villageois étaient venus bénévolement travailler à leurs côtés.

« Tout ça, c’est la faute à Lucy Trumpington-James, déclara une grosse paysanne en s’adressant à Agatha.

– Comment ça ?

– Si elle l’avait pas zigouillé, ces pouilleux de malheur seraient pas venus ici.

– Mais elle était à Londres !

– C’est ce qu’on raconte, mais faut pas le croire.

– Est-ce que Tolly Trumpington-James avait une liaison ? insista Agatha.

– Ben, elle l’aurait pas volé, l’autre ! déclara la femme, mettant ses poings rougeauds sur ses larges hanches. Ça devait pas être marrant tous les jours d’être son mari.

– Avec qui la trompait-il ? demanda avidement Agatha.

–

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