OSS 117 by Les anges de Los Angeles

OSS 117 by Les anges de Los Angeles

Auteur:Les anges de Los Angeles [Los Angeles, Les anges de]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-03-28T07:31:15+00:00


Chapitre 7

LEWIS STOCKTON S'INSTALLA à côté de Bill Bennett et claqua la portière de la Chevrolet, arrêtée en vue du bungalow de Jelly Roll. Un sourire à la fois cruel et ravi déformait ses traits lourds et inégaux.

— On liquide… prononça-t-il.

La rue était relativement bien éclairée, et de nombreux passants circulaient encore.

— Il est trop tôt pour ici, fit Bennett. Qu'est-ce qu'on fait ?

Stockton se massa le menton et regarda le bungalow d'un air songeur.

— S'il a éteint, c'est qu'il a l'intention de pioncer, répondit-il. On n'a qu'à revenir tout à l'heure puisque Sammy nous a dit de faire comme on voulait.

Bennett agita affirmativement la tête et mit le moteur en route. Lentement, la Chevrolet s'éloigna du trottoir. À l'autre bout de la rue, une voiture de police venait d'apparaître, reconnaissable à son phare de toit, qui lançait alternativement des éclairs.

Bennett tourna sur la droite, avant de croiser les policiers, puis à gauche dans la 103ème Rue. Il conduisait prudemment.

— Comment fait-on ? demanda-t-il après un moment de silence.

— Accident… fit Stockton laconiquement.

Parvenu au croisement de Wilmington Avenue, Bennett tourna sur la droite. Puis, il accéléra légèrement pour prendre de la vitesse.

De nombreux magasins offraient le spectacle désolant de murs calcinés, et de nombreux décombres enchevêtrés, noircis par le feu.

— On aurait dû retourner chercher des pétards, remarqua soudain Bennett. Le type n'est peut-être pas seul…

À cause de la présence des patrouilles et des risques de fouille, ils n'avaient pris qu'un couteau chacun.

Tous les Noirs ont un couteau…

Stockton se borna à hausser les épaules.

— On verra bien.

Ils atteignirent Harman street, qui était en dehors de la zone dangereuse, en moins de dix minutes, et Bennett y engagea l'avant de la Chevrolet.

Ils s'arrêtèrent cent mètres plus loin.

— Allons-y, décréta Stockton après un dernier regard circulaire.

Ils descendirent, sans verrouiller les portières, et Bennett alla ouvrir le coffre, où il prit un morceau de tuyau de plomb, qu'il enroula dans des chiffons. Puis, il referma le coffre sans le faire claquer, et les deux hommes se dirigèrent vers la maison de Thomas Farmer.

Ils marchaient sans hâte, silencieusement. En admettant même que quelqu'un les aperçoive, il ne retiendrait d'eux que la vision de deux silhouettes anonymes.

— C'est lequel ? demanda doucement Bennett en indiquant d'un signe de la tête la rangée des bungalows.

— Le neuvième sur la droite.

Ils furent bientôt devant. La maison de Thomas Farmer était entourée d'une pelouse, fermée par une grille. Les trois fenêtres de devant étaient obscures, mais il était impossible de voir s'il y avait de la lumière sur l'autre façade.

Bennett sortit le tuyau de plomb qu'il avait glissé jusqu'alors dans la ceinture de son pantalon, et le dissimula sous un pan de sa veste.

— À toi… fit-il.

Tandis que lui-même se plaquait contre le mur, en retrait de la porte, Stockton appuya franchement sur le bouton de la sonnette. Un timbre grelotta à l'intérieur du bungalow.

Pendant une minute, rien ne se passa. Puis, les deux hommes perçurent un bruit de pas feutrés. Bennett retint sa respiration, et Stockton se mit à sourire, les mains bien en vue.



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