On n'a pas toujours du caviar by Johannes Mario Simmel

On n'a pas toujours du caviar by Johannes Mario Simmel

Auteur:Johannes Mario Simmel [Simmel, Johannes Mario]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature, Autres littératures étrangères, Littérature allemande
ISBN: 9782253049241
Google: _KsPRAAACAAJ
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 1989-01-01T05:00:00+00:00


Bras tendus, visage rayonnant, Bastien Fabre vint à la rencontre de Thomas Lieven. Les deux hommes se trouvaient face à face dans l’étroit couloir qui faisait communiquer la cuisine du bistrot avec le logement de Bastien. Ses énormes battoirs étreignirent les épaules de Thomas.

— Tu me fais plaisir, petit ! J’allais te chercher !

— Bas les pattes, arsouille ! dit Thomas avec colère. Il repoussa Bastien et pénétra dans l’appartement.

L’entrée était un véritable tohu-bohu. Elle était jonchée de pneus de voiture, de bidons d’essence et de cartouches de cigarettes. Dans la pièce suivante, il y avait une grande table ; un train électrique miniature y était installé au grand complet, avec rails courbes, passages à niveau, collines, vallées, tunnels et ponts.

— Tu tiens un jardin d’enfants ? demanda Thomas d’un ton sarcastique.

— Ça me distrait, dit Bastien, vexé. Ne t’appuie pas sur le coffret, s’il te plaît ; tu vas casser le transfo… Dis-moi, pourquoi es-tu tellement en rogne ?

— Tu me le demandes ? Hier, tu as disparu. Aujourd’hui, c’est Chantal qui disparaît. Il y a deux heures, la police a arrêté les deux acheteurs de la Gestapo, Bauvier et Lentier. Lentier est parti de Bandol avec de l’or, des bijoux, des napoléons et des devises. Mais il est arrivé à Marseille sans devises, sans napoléons, sans bijoux et sans or. Les flics ont fouillé le train de fond en comble, et ils n’ont rien trouvé.

— Tiens, tiens, pas possible ! Bastien ricana et appuya sur un bouton. Un train se mit en mouvement et pénétra à toute vitesse dans un tunnel.

Thomas arracha la fiche de la prise murale. Le train s’arrêta. À l’intérieur du tunnel, on apercevait encore les deux dernier wagons.

Bastien se redressa avec des allures d’orang-outan irrité.

— Tu vas recevoir ma main sur la gueule, petit ! Qu’est-ce que tu me veux, au juste ?

— Je veux savoir où est Chantal ! Je veux savoir où est l’or !

— À côté, bien sûr. Dans ma chambre.

— Quoi ? Thomas avala sa salive.

— Qu’est-ce que tu t’étais imaginé, couillon ? Qu’elle s’était fait la malle avec la camelote ? Elle voulait simplement tout arranger bien gentiment, avec des bougies et tout, pour que tu aies plus de plaisir. (Bastien éleva la voix :) Tu es prête, Chantal ?

Une porte s’ouvrit. Plus belle que jamais, Chantal apparut dans l’encadrement. Elle portait un étroit pantalon de cuir vert, un chemisier et une ceinture noire. Un sourire radieux faisait briller ses dents de fauve.

— Bonjour, mon chéri, dit-elle en prenant Thomas par la main. Viens avec moi. Le Petit Noël est arrivé !

Éberlué, Thomas se laissa conduire dans l’autre pièce. Cinq bouts de chandelle y brûlaient, fixés sur des soucoupes par les soins de Chantal. Leur douce lueur éclairait la chambre vieillotte et l’énorme lit à deux places.

Lorsque Thomas inspecta cette couche de plus près, sa gorge se resserra et il avala avec peine sa salive. Car ce qui scintillait sur le lit, c’étaient deux bonnes douzaines de lingots d’or,



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