Nouvelle histoire de la Révolution française - Jean-Clément Martin by Histoire de France - Livres

Nouvelle histoire de la Révolution française - Jean-Clément Martin by Histoire de France - Livres

Auteur:Histoire de France - Livres [Livres, Histoire de France -]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: PLON
Publié: 2014-03-22T23:00:00+00:00


Septembre, foules et porte-parole

Dans Paris clos par la police qui a fermé les barrières, la Commune organise des visites domiciliaires, saisit les armes et envoie les suspects, nobles ou réfractaires, en prison, sur fond de guérilla entre Commune et Assemblée. Le 10 août a en effet remis les Girondins au pouvoir. Roland, redevenu ministre de l’Intérieur, a obtenu la création d’un Bureau de l’esprit public doté d’un budget de 100 000 livres. Il subventionne des journalistes comme Bonnemain et envoie des émissaires dans tout le pays. Ceux-ci doivent défendre la libre circulation des grains et dénoncer les « brigands » parmi lesquels figurent la Commune de Paris, Robespierre et Marat au même titre que les contre-révolutionnaires. Or, sur place, ces hommes sont confrontés à des auditeurs qui attendent la condamnation rapide des royalistes et la radicalisation de la Révolution. Car, dans le même temps, la Convention envoie des commissaires aux armées pour assurer à la fois son pouvoir et pour organiser les opérations militaires. Le décalage est flagrant entre les calculs politiques et les craintes de voir la France envahie par les troupes ennemies. La menace militaire va primer sur toute autre considération. L’Assemblée, contrôlée par les Girondins, décide de supprimer la Commune, tout en déclarant qu’elle a bien mérité de la patrie. Elle est coupable d’avoir révoqué la commission des subsistances de Paris et d’avoir arrêté un journaliste girondin. La Commune réagit en réinstallant Pétion à sa présidence, en réintégrant les membres de la commission des subsistances et en s’élargissant à des personnalités comme Marat.

Le bras de fer qui est engagé va être perdu à nouveau par les hommes d’État qui sont confrontés à l’urgence militaire et à la nécessité de la rigueur. Le 2 septembre, Paris apprend la prise de Verdun par les ennemis, à quoi la Commune répond par une mobilisation générale au son du tocsin : elle retrouve sa légitimité, l’Assemblée législative abandonnant sa décision de la dissoudre. Au Conseil exécutif, Danton, homme fort du moment, prône « de l’audace ! toujours de l’audace ! ». Dans l’après-midi, des prêtres réfractaires sont tués dans la rue, lors d’un transfert, puis dans l’enceinte du couvent des Carmes, où plus d’une centaine ont été enfermés. Se mettent en place, autour de citoyens connus, commissaires, porte-parole respectés, des tribunaux improvisés qui font comparaître brièvement les prisonniers, avant de les acquitter dans une émotion partagée, ou de les envoyer devant des groupes armés, qui les mettent aussitôt à mort. Dans les quatre journées qui suivent, des tueries se produisent dans les principales prisons de Paris, commises par deux cents personnes tout au plus, en suivant un rituel judiciaire dans la plupart des cas. L’un de ces tribunaux est tenu par Maillard, héros de la Bastille, porte-parole lors des journées d’octobre. Les membres de l’Assemblée qui viennent pour empêcher ou limiter les massacres sont obligés de rebrousser chemin. Ceux de la Commune ou des sections sont mieux tolérés, adoptant des positions ambiguës et parfois justificatrices. Pour des raisons complexes, un certain



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